Citations de Renaud (II) (34)
L'espoir ne fait pas vivre contrairement à ce que pensent certains.
Et frère Absalon, égaré par l'orgueil, abaissa le marteau sur la main qui s'était déposée sur le genou de Jessica, écrasant le ligament annulaire dorsal, broyant les os du métacarpe, et le long extenseur du pouce.
Un bail que je n'ai plus fumé ! des années. Je suppose que je peux y voir un signe de capitulation. Une de plus. C'est donc ça vieillir : capituler.
L'amour, c'est le désir et la violence.
Car rien n'est simple avec vous. Vous attirez la violence. Le désir et la violence. C'est beaucoup.
Tu ne toucheras pas celui ou celle qui se trouve sous le regard de Dieu. Malheur à ceux qui souilleront l'agneau du Seigneur.
Je ne suis pas de bonne compagnie. J'ai l'impression parfois que j'entraîne le diable à ma suite.
Toujours efficace, mon père ! Il les a regardés gigoter quelques instants à ses pieds puis tout s'est arrêté. Du travail bien fait, comme d'habitude. Et puis il est entré dans l'église. Je me doutais bien de ce qui allait suivre. Mon père cherchant un cierge, l'allumant à la pensée de ma mère. Petite flamme du souvenir, elle était morte depuis huit ans ma mère. J'en avais douze à l'époque. Je ne me souvenais pas de grand-chose. C'est mieux sans doute. Les souvenirs, ça encombre. Je commençais à trouver le temps long. J'ai relevé la tête. J'aurais dû m'en douter. Mon père a hissé le drapeau. Où qu'il passe, il doit chanter la gloire de notre beau pays. Dieu est avec nous, ne l'oublions jamais.
Qui a mordu dans la noix ? Le petit singe, la jolie dame ou l'homme velu ?
Non, justement, c'est ça qui t'a sauvé : tu es capable de reculer. C'est un signe d'intelligence. Les femmes connaissent ça très bien. C'est plus rare chez un mec. Il fonce d'abord, il réfléchit après, parce que réfléchir pour lui c'est s'adresser à ses deux couilles. Nous, tu vois, on n'en a pas. Ça nous laisse plus de possibilités. Pas besoin de jouer aux gros bras pour remporter la partie.
C'est la chaleur aussi. Je ne supporte pas. Je me sens sale. Il faut que je me change. Mes sous-vêtements me collent à la peau.
Tu lui diras à ta maîtresse, qu'entre partenaires, on se respecte. Sans respect, il n'y a que des perdants. C'est compris ?
Il était bien plus costaud que toi. Mais il y a cru. Et il s'est retrouvé avec les couilles en bouche.
La mer bouge comme une vieille maquerelle : derrière le fard se cache la pourriture.
Le vertige attire Anita. Car c'est au cœur du vertige que se cache la réponse. La réponse à cette question, toujours la même, obsédante… Qui ? Qui viendra à sa rencontre ? Qui osera la défier ?
Elle est un piment rouge. Si tu la caresses, tes mains brûlent. Si tu l'embrasses, ta bouche est en feu. Et si tu l'aimes, tu ne seras que cendres.
Anita Royola. C'est la fille du gouverneur Royola. Elle a passé toute son enfance dans un palais bourré de domestiques, de larbins. À sept ans déjà, aucun homme n'osait la regarder dans les yeux. Elle reçoit son premier fusil à douze ans. À treize ans, elle tire sur un de ses camarades de jeu. Mort accidentelle, dit-on dans la presse. Il y en aura d'autres, des morts accidentelles… À vingt ans, elle épouse l'industriel américain Dexton. Six mois plus tard, il se tue dans un accident de voiture. Sa veuve ne verse pas une larme mais elle hérite d'une fortune colossale qui lui permet de retaper le palais familial. Elle avait un frère, probablement le seul être humain auquel elle tenait. Mais il est mort dans des circonstances mystérieuses. Faut admettre qu'il était aussi taré qu'elle. Il se faisait appeler El Presidio. Un nain l'accompagnait dans ses déplacements. Il disparaissait parfois pendant des semaines sans qu'on sache trop ce qui l'occupait. Le sexe probablement. Certaines rumeurs prétendent qu'il a été poignardé par une prostituée. On n'a jamais retrouvé son corps.
La femme nommée Jessica Blandy s'est arrêtée ici, à Taxco. Elle était seule. Elle recherchait un gamin, un adolescent, Rafaele. Elle semblait assez désemparée, mais elle avait de l'argent. Et dans la région, avec de l'argent, on obtient souvent des résultats.
Qui a mordu dans la noix ? Le petit singe, la jolie dame, ou l'homme velu ?
Comprendre les apparences, comprendre ce qui se cache derrière les apparences.