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Mes parents et mon enfance à New York (1935-1942)

Je suis née en 1935 dans une famille d'immigrés pauvres. Mes deux parents sont nés dans les années 1890 près de Vilnius, en Lituanie. Ils sont venus aux États-Unis avant la Première Guerre mondiale. Je ne sais pas exactement quand mon père est arrivé, en passant par Boston ; ma mère est venue vers 1912, à l'âge de seize ans. Elle est passée par Ellis Island.
Ma mère, Annie Katz, est née dans un ghetto juif. Sa mère est morte quand elle était bébé et son père a quitté le pays pour aller aux États-Unis, disant qu'il la ferait venir plus tard, ce qu'il ne fit jamais. Alors elle a grandi en Lituanie avec sa grand-mère qui, ayant une charrette, vendait diverses choses. Puis sa grand-mère est morte ; ma mère fit le tour de l'Europe orientale avant que son père ne la fasse finalement venir, et elle est allée aux États-Unis. Il habitait Chicago et elle partit l'y rejoindre. Il s'était remarié, et avait des enfants qui étaient tous très américains : ils parlaient anglais et portaient des vêtements américains, etc. À l'école, on l'a mise avec les enfants de 7 ans, alors qu'elle en avait 16. Elle était de petite taille, moins d'un mètre cinquante. Elle disait souvent qu'elle était une blanc-bec (green horn), le nom qu'on donnait à ceux qui venaient de débarquer. Tout cela la gênait beaucoup et elle a quitté Chicago. Et elle est allée vivre chez une de ses tantes dans le New Hampshire, où il y avait aussi une communauté juive-lituanienne. Et c'est là qu'elle fut présentée à Joseph Alpert, qu'elle épousa. Son nom était en fait Alperovitch ou quelque chose comme ça.
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À quoi ça tient, un nom ?

J'ai connu quelqu'un dont les parents étaient immigrés et qui s'appelait Montauk. Sur le bateau, quand ses parents sont arrivés, ils discutaient tous des noms qu'ils devaient prendre. Quelqu'un dit : «Montauk est un très bon nom américain» (c'est le nom d'une tribu d'Indiens). Mon beau-père s'appelait Alex Broder. Broder, parce que quand il est venu de Russie, on lui a demandé quel était son nom ; et la seule chose qu'il savait, c'est qu'il devait chercher son frère (brother). Alors il a dit «broder» et c'est devenu son nom. Il y avait beaucoup de noms comme ça.
Quand je suis née, ma mère ne parlait pas très bien anglais, le docteur à l'hôpital non plus. Ma mère lui a dit mon nom yiddish, Ruckhel (prononcé avec un «ckh» guttural), qu'il ne savait pas écrire. Il a mis Ray. On m'avait donné le nom d'une grand-tante qui venait de mourir, selon une tradition juive. Ma mère continuait de manger kascher et gardait d'autres traditions, comme de s'attacher les cheveux avec un foulard. Quand ma mère m'a ramenée de l'hôpital à la maison, les enfants plus âgés ont dit : «Tu ne peux pas l'appeler comme ça, c'est un nom de garçon.» Alors ils ont décidé de m'appeler Rose.
Les autres enfants m'ont amenée à l'école et m'ont inscrite en tant que Rose. Dès lors, on m'appela Rose. Plus tard, lorsque j'avais onze ans à Toledo, dans l'Ohio, ma mère s'est remariée et mon beau-père a voulu m'adopter. Il a eu beaucoup de difficultés pour le faire car il n'y avait aucune preuve que Ray et Rose étaient la même fille. Cela a pris des mois pour mettre en ordre tous ces papiers et obtenir mon passeport.
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