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Citation de Semmelweis


À Chicago, le pouvoir est tout. Il obsède les pensées et corrompt les âmes. Le cœur de la ville bat au rythme de cette obsession. L'essence du pouvoir, ici, c'est l'influence : la balance entre les services rendus et ceux reçus, la capacité à peser sur une décision d'un geste, d'un regard. Ce pouvoir est intangible et fugace. Il appartient à des hommes qui en méprisent les signes extérieurs et les abandonnent aux politiciens, comme des parures inutiles.
À Chicago, les hommes d'affaires n'ont jamais respecté les règles qui régissent les autres territoires. La loi est ici vouée à être ployée, brisée et piétinée. Les politiciens ont été achetés, les syndicats ont été achetés, la justice et la police ont été achetées.
Au décours de la Première Guerre mondiale, une nouvelle génération de ces hommes d'affaires a surgi, héritière sans le savoir de cette longue tradition. Ils s'appelaient Frank Nitti, Johnny Torrio et Al Capone. Leurs origines italiennes, leur catholicisme n'étaient plus un problème, car ils parlaient la seule langue qui compte ici : la langue de l'argent, la langue du pouvoir, la langue de l'influence. Ils firent leurs débuts dans le racket, puis prospérèrent grâce à la contrebande d’alcool, aux jeux clandestins et à la prostitution. Parvenus au sommet, les hommes de la Mafia finirent par parler de part de marché, de taux de croissance et de chiffres de vente, comme les cadres de Ford ou de General Electric. Ils voulaient posséder Chicago. Chicago les posséda et tout continua comme avant. Il faut que tout change pour que rien ne change, écrivit un autre sicilien.
L'histoire qui suit est celle de Frank Szalinski, un officier corrompu du Chicago Police Department parmi tant d'autres. L'homme a réellement existé, sous un autre nom, et le récit de sa trajectoire tragique est conforme à ce que m'en ont raconté les différents témoins de l'époque que j'ai pu rencontrer. Il existe une autre version de son histoire, officielle celle-là, et bien différente des faits relatés ici.
Croyez qui vous voudrez. Mais retenez bien que ce récit parle de ces hommes qui règnent dans l'ombre sur les rues de Chicago, de ceux qui passent naturellement des néons des bas-fonds aux lumières tamisées des lieux de pouvoir, en passant par le clair-obscur des couloirs du Chicago Police Department.
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