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Citation de Rusen


Que la chair dévorée légalement, soit humaine ou animale ne fait aucune différence d'un point de vue moral, à partir du moment où l'assassinat est admis. Tuer des gens à la guerre et laisser leurs cadavres la proie des corbeaux ne constitue par un progrès sur le fait de leur rôtir la cervelle. Ceux que l'on appelle sauvages ne commirent jamais crime plus grand que celui de détruire leurs ennemis; la civilisation perfectionna seulement les moyens de destruction et transforma en vertu le goût du combat.

Reste ce mépris sans raisonnement pour toute pratique anthropophage popularisé par l'image chère au XIXe siècle, de l'explorateur ligoté sur une broche et roulant des yeux effarés vers ses bourreaux coiffés de plumes. Or, du corps humain rituellement tué, suivant les peuples, d'un coup sur la tête ou d'égorgement, les cannibales ne mangèrent jamais que les centres vitaux: cervelle, glandes, cœur ou foie. Vous pouvez en faire autant en achetant dans n'importe quelle pharmacie des remèdes préparés sous le nom d'hormones: chaque jour, en Europe et en Amérique, se débite une drogue qui, pour avoir changé de nom n'en n'est pas moins de l'extrait d'urine de femme enceinte. L'opothérapie, si à la mode aujourd'hui, est-elle autre chose que de l’anthropophagie par l'intermédiaire d'un laboratoire?

(Chez les Toradjas du Centre-Célèbes)
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