AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.72/5 (sur 34 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Villeneuve-de-la-Raho (Pyrénées-Orientales) , le 22/11/1897
Mort(e) à : San Francisco , le 13/10/1966
Biographie :

Élisabeth Sauvy-Tisseyre dite Titaÿna était journaliste et grand reporter.

Elle est la sœur aînée d'Alfred Sauvy (1898-1990), économiste, démographe et sociologue.

Elle devient dame de compagnie de la sœur de l'empereur Taishô, la princesse Fusaka Kitashirakawa. Élisabeth mène la grande vie avec toute l'aristocratie internationale entre Paris et la Côte d'Azur.

Un accident de voiture tragique lui ouvre les yeux sur sa véritable vocation: parcourir le monde et rendre compte de ses aventures en journaliste et romancière.

De 1925 à 1939, elle sillonne les quatre continents. Elle passe le brevet de pilote et chasse le scoop sur tous les terrains brûlants: interviews de Mustafa Kemal Ataturk (1924), Mussolini (1935), Hitler (1936) ou Romanetti, le chef des maquis corses.

Elle rend compte de ses reportages dans Paris-Soir et de ses explorations en Orient, en Chine, en Indonésie ou en Amérique du Sud dans la revue Lecture pour tous.

Romancière à succès, pionnière du film documentaire, elle fut de décembre 1928 à octobre 1929 directrice du magazine Jazz, à laquelle participent grands photographes et écrivains et dont Carlo Rim était alors le rédacteur en chef. Elle est l'auteur de nombreux ouvrages de voyages et d'exploration.

Compromise sous l'Occupation et mise en accusation à la Libération, elle est arrêtée le 30 août 1944, fut libérée un an plus tard, sans jugement, et s'exila à San Francisco après la mort de son mari fin décembre 1946. Elle y séjournera jusqu’à la fin de ses jours.

Elle y rencontre Giovanni Scopazzi, homme de lettres d’origine italienne arrivé aux États-Unis au début des années 1920. Il travaille dans la librairie la plus prestigieuse de la ville située sur Unions Square. Ils vivent ensemble jusqu’au décès de Titaÿna le 13 octobre 1966.

+ Voir plus
Ajouter des informations
Bibliographie de Titaÿna   (6)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Un jour, dans une colonie européenne, j'ai demandé à un blanc :
- Comment dit-on "merci" en langue indigène ?
Sa réponse fut claire :
- On ne dit pas merci à un indigène.

(page 27).
Commenter  J’apprécie          162
La colonisation est et sera de tous temps. Nous sommes Romains et les Anglais Normands. Les Hollandais ne seraient-ils pas ici, avec leur puissance de travail, leur goût du nettoyage extérieur et du respect hiérarchique, que les Célèbes connaîtraient la discipline japonaise ou la dictature russe. Aucun regret n'arrêtera l'évolution du monde vers la grande uniformité et la conduite de sa transformation ne sera jamais confiée aux poètes.
Commenter  J’apprécie          50
Pour comprendre l'Oasis, il faut avoir vécu le bled. Il faut avoir senti cette joie étonnante que donne soudain la vue d'un arbre. Il faut avoir eu soif pour adorer la déité de la rivière de boue.
Qui dira la complète volupté de l'étape lorsque les lits de camp se dressent à l'abri du sable, et qu'un peu de thé chante dans le samovar? Alors que varie la valeur des monnaies, comment se servir des mêmes mots? Je sais telle maison qui vaut tous les Louvre du monde, parce qu'il y a quelques fleurs dans la cour et des nattes sur le sol.
Connais-tu la douceur d'une eau claire, ce joyau inconnu? Il ne faut pas venir si tu aimes la Normandie, cette saoulerie pour vaches.
Arabie, terre ascétique, que de joies tu réserves à tes élus, s'ils n'ont pas craint de déchirer leur chair aux épines de ta route! Je pense à toi, Mystique, mon amie: "Il faut d'abord avoir soif."
Commenter  J’apprécie          40
Notre route est parfois coupée par des nuages de moustiques. Il faut courir, les traverser comme une fumée, surgir de l'autre côté, criblé de piqûres.
"Autrefois, me dit Mousta, Moustique était une bête immense, mais l'homme l'a taillée en milliards de pièces avec son mandaou... chaque parcelle a gardé un dard et se venge."

(Chez les Dayaks du Centre-Bornéo)
Commenter  J’apprécie          40
Que la chair dévorée légalement, soit humaine ou animale ne fait aucune différence d'un point de vue moral, à partir du moment où l'assassinat est admis. Tuer des gens à la guerre et laisser leurs cadavres la proie des corbeaux ne constitue par un progrès sur le fait de leur rôtir la cervelle. Ceux que l'on appelle sauvages ne commirent jamais crime plus grand que celui de détruire leurs ennemis; la civilisation perfectionna seulement les moyens de destruction et transforma en vertu le goût du combat.

Reste ce mépris sans raisonnement pour toute pratique anthropophage popularisé par l'image chère au XIXe siècle, de l'explorateur ligoté sur une broche et roulant des yeux effarés vers ses bourreaux coiffés de plumes. Or, du corps humain rituellement tué, suivant les peuples, d'un coup sur la tête ou d'égorgement, les cannibales ne mangèrent jamais que les centres vitaux: cervelle, glandes, cœur ou foie. Vous pouvez en faire autant en achetant dans n'importe quelle pharmacie des remèdes préparés sous le nom d'hormones: chaque jour, en Europe et en Amérique, se débite une drogue qui, pour avoir changé de nom n'en n'est pas moins de l'extrait d'urine de femme enceinte. L'opothérapie, si à la mode aujourd'hui, est-elle autre chose que de l’anthropophagie par l'intermédiaire d'un laboratoire?

(Chez les Toradjas du Centre-Célèbes)
Commenter  J’apprécie          20
Le village approche. Encore quelques mètres et nous l’atteindrons. Je passe ma main sur mon front pour chasser un malaise : une odeur fade se dégage des pierres, l’air semble lourd de miasmes. C’est la chaleur sans doute ; de larges gouttes de pluie tombaient tout à l’heure. Pourquoi ai-je un désir d’air pur dans cette montagne ? Le Malais vers lequel je me retourne tient sa main sur sa bouche. Éprouverait-il la même oppression ? Son regard fuit le mien, il paraît vouloir éviter toute conversation.
Le soleil est presque tombé, dans quelques minutes il fera nuit. Brusquement, à la suite de mon guide, je me trouve au milieu du village toradja.
L’étonnement coupe ma fatigue et mes pensées. Saisie, je regarde les demeures inattendues. Sont-elles maisons, autels, tombeaux ? Je ne sais pas encore. En deux rangées parallèles elles bordent une place centrale. Des crânes humains suspendus à leur sommet attestent la vaillance des habitants. Chaque case est une sorte de caisson surélevé à deux mètres du sol par des piliers de bois lisse. La disproportion entre la puissance de ces fondements et la légèreté de ce qu’ils supportent évoque ces dragons massifs chevauchés d’une princesse rayon de lune.
Commenter  J’apprécie          20
Un goût de poussière, un cube de terre au coin de la piste, quelques notes de flûte, et l'Orient surgit.

(La Caravane des Morts)
Commenter  J’apprécie          40
Dans l'ombre, le Toradja remue des objets, j'entends respirer les femmes. Mon oreille discerne le bruit d'une natte déroulée à mes pieds. Dehors la pluie à commencé sa cascade, une pluie tropicale dense et rapide à renverser un enfant. La maison tremble sous le choc. Vais-je m'allonger et dormir dans cette puanteur ?
J'hésite à braquer ma lampe de poche, mon hôte se froisserait peut-être de mon inspection. Pourtant je ne peux me décider à m'étendre: mon expérience redoute la présence de je ne sais quelles bêtes, imagine des rats crevés dans un coin.
Sans bouger, je reste debout contre la porte basse, assourdie par la pluie, malade d'étouffement. Cela ne peut durer, il faut prendre une décision. Ma main glisse dans la poche de ma culotte, saisit ma torche, presse le déclic.
Dans le rond de lumière, à deux mètres de moi, ligoté sur un siège, est un homme mort, en plein état de décomposition.

(Chez les Toradjas du Centre-Célèbes)
Commenter  J’apprécie          20
Au centre de la forêt se trouve une cuvette de feu où ne parvient jamais le souffle de la mer. Dans ce brasier, un rayon de cire dont les parois sont de roc et les alvéoles emplies de phosphates. Les Annamites en chapeau pointu occupent le chantier et par cinquante-cinq degrés travaillent dans les trous. Les baraquements dans lesquels ils logent avec leurs femmes et leurs enfants sont un peu plus loin. La façon dont les Annamites étaient traités, au moment de mon passage à Makatea, est une honte.
Commenter  J’apprécie          20
Le soleil, quand j'ouvre les yeux, est déjà au niveau des toits, des coqs s'appellent, un cochon noir lève le nez vers moi en grognant, la foule fête ses morts dans l'orgie de la viande et l'ivresse des chants, et sur la place des sacrifices, le jeune buffle pleure son effroi, tandis que se répète et se renouvelle le ricanement du rite:

Hâ Hâ Hâ
Ha ha ha Ha Ha

(Chez les Toradjas du Centre-Célèbes)
Commenter  J’apprécie          20

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Titaÿna (55)Voir plus

Quiz Voir plus

Pokémon ! (difficile)

Depuis la 5eme génération comment réagissent les attaques Ténébre sur les pokémons Acier ?

peu efficace
super efficace
neutre
non affecté

13 questions
651 lecteurs ont répondu
Thèmes : jeux vidéo , Jeux de rôle (jeux) , dessins animésCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..