[Préface de Philippe Charlier intitulé Don Calmet, Digne de roi?]
Un des chats du cardinal de Richelieu s'appelait Lucifer. Une provocation peut-être, sinon un clin d'œil ? Si Don Calmet en avait eut un près de lui dans l'abbaye de Senones, on peut se demander s'il l'aurait appelé Vlad ou Dracula....
Car derrière cette figure d'un austère moine bénédictin se cache un esprit d'une curiosité insatiable, devenu - malgré lui- l'homme des Vampires.
PP 86-87
Le hadnagi ou bailli du lieu, en présence de qui se dit l'exhumation, et qui était un homme expert dans le vampirisme, fit enfoncer, selon la coutume, dans le coeur du défunt Arnold Paul un pieu bien fort aigu, dont on lui traversa le corps de part en part, ce qui lui fit dit-on jeter un cri effroyable, comme s'il était en vie. note 1 p 87 : Avec un regard médico-légal, ce "cri" correspond à l'émission de gaz de putréfaction à travers un ou des orifices ménagés dans la paroi du cadavre, leur sortie sous la pression et à travers une perte de substance de faible diamètre (pieu aiguisé) explique se caractère particulièrement bruyant.
Mais les vampires n'ont pas entièrement disparu [suite à l'action du médecin hollandais Gerhard Van Sieren sur ordre de l'impératrice d'Autriche], ils vont survivre dorénavant dans les arts, principalement la littérature. Bram Stocker va "exhumer" le personnage historique de Vlad Dracul, vovoïde du XV e siècle (Dracula 1897). William Polidori va finir l'œuvre entamé par Lord Byron le Vampire (1819), et d'autres vont faire du vampire, au cours de ce XIXe siècle, des créatures mortifères, romantiques assoiffées de sans et de sexe.
Philippe Charlier
[fin de l'introduction]
Note 2 p. 85
Le vampire extériorise du sang par tous ses orifices : narines, oreilles, buche, anus. De tels écoulements séro-sanglant sont couramment visibles sur les cadavres en état de putréfaction avancée, accompagnés d'une re-liquidation du sang par l'intermédiaire de la pullulation microbienne. Une "circulation sanguine posthume" se met en place, à point de départ abdominal qui va gagner l'ensemble de l'organisme.. C'est à ce moment qu'en cas de section d'une veine ou d'une artère, un sang rouge vif et bouillonnant peut sortir sous la pression des vaisseaux, avec toute la ressemblance d'un individu vivant.
Chaque époque avait sa maladie superstitieuse, la notre avait celle des vampires.
Don Caumet, Disertations,
1751, Tome II, p. III-IV
[citation en tête de l'ouvrage]
[introduction de Philippe Charlier]
La mort des vampires
Le coup de grâce est porté aux vampires par l'impératrice d'Autriche Marie-Thérèse : en 1755, le médecin hollandais Gerhard Van Swieten publie, sous sa protection, un rapport qui "enterre" définitivement toute croyance en des "revenants en corps" et survivance de cadavres et qualifie de comme des superstitions démontrés par la science et une observation rigoureuse. [note de Pégase Shiatsu : j'ai vue un documentaire sur cette histoire, c'est vraiment une histoire à connaître.]