AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de enkidu_


Dieu demande en effet à Ses serviteurs de se conformer à Ses attributs, et de se revêtir des vertus seigneuriales. C’est pourquoi il est dit : « Revêtez-vous des vertus de Dieu ! » Se revêtir de ces attributs consiste à acquérir les caractéristiques louables – lesquelles correspondent aux attributs divins – telles que la science, la bonté, la bienfaisance, la douceur, la prodigalité, la miséricorde envers les hommes, la propension à conseiller et à les guider vers la vérité, et à les préserver de l’erreur, ainsi que d’autres vertus prescrites par la voie légale. Tout cela rapproche de Dieu, non en termes de distance mais en termes d’attributs.
(…)
Il est également fait allusion à ce point dans la parole de Dieu adressée à Moïse : « J’étais malade, et tu ne M’as pas rendu visite. » Moïse lui répondit : « Ô Seigneur comment cela est-il possible ? » Dieu ajouta « Mon serviteur nommé untel était malade, et tu ne lui as pas rendu visite. Or si tu l’avais fait, tu M’aurais trouvé auprès de lui. » Cette affinité ne se révèle qu’en pratiquent assidument les adorations surérogatoires, outre l’accomplissement irréprochable des adorations obligatoires, comme le dit le Très-Haut dans le hadith : « Mon serviteur ne cesse de se rapprocher de Moi par ses adorations volontaires jusqu’à ce que Je l’aime. Et lorsque Je l’aime, Je suis l’ouïe dont il use pour entendre, la vue dont il use pour voir, la main dont il use pour saisir, et le pied dont il use pour marcher. »

Il s’agit là d’un sujet à l’abord duquel il convient de retenir les élans du cœur. Car les gens sont divisés sur la question. Certains penchent pour un anthropomorphisme patent ; d’autres adoptent un avis tout aussi excessif assimilant la notion d’affinité à celle d’unité, si bien qu’ils professent la fusion substantielle. L’un d’eux a même dit : « Je suis le Vrai. » Les chrétiens se sont également égarés au sujet de Jésus. Ils prétendent qu’il est Dieu. D’autres prétendent que la nature humaine et la nature divine se sont confondues. D’autres encore soutiennent qu’il s’unifia à Dieu.

Quant à ceux à qui apparaît l’impossibilité de l’anthropomorphisme, autant que l’impossibilité de l’unification et de la fusion substantielle, et à qui a été révélé le secret, ils sont une minorité. Abû al-Hasan an-Nûrî est sans doute l’un de ceux-là. Un jour qu’il était pris par l’émotion spirituelle, il clama ces vers :

Ton amour me conduit en cet endroit parfois,
Où mon esprit se tient confondu par l’émoi !

Emporté par sa vive émotion, il se mit alors à courir sur un champ de roseaux dont les cannes avaient été coupées à ras. Il courut ainsi si longtemps que ses pieds tuméfiés se mirent à gonfler, et qu’il en mourut. Cette cause de l’amour est la plus immense et la plus intense. C’est aussi la plus précieuse, la plus improbable et la plus rare. (pp. 55-57)
Commenter  J’apprécie          130





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}