Les enfants, d'où qu'ils viennent, n'appartiennent pas à leurs géniteurs, à leurs parents. Ils s'appartiennent, c'est tout. Ils enchantent nos âmes lasses. Ils naissent, glissent sur des parquets d'acajou ou se vautrent dans la poussière, grandissent, partent, font à leur tour des enfants qui ne leur appartiennent pas, puis meurent. Qu'ils dorment sous les dalles mauresques, dans des palaces dahoméens ou à la belle étoile ne change rien à l'affaire. Le lieu de naissance n'est qu'un accident; la vraie patrie, on se la choisit avec son corps et son coeur. On l'aime toute sa vie ou on la quitte tout de suite.