Sache que tu es voilé à toi-même par toi-même, et que tu ne parviendras pas à Lui par toi-même mais que c’est par Lui-même que tu pourras L’atteindre ! Il en est ainsi parce que, lorsqu’Il fait apparaître en toi la pensée de te « joindre à Lui » (al-ittisâl bihi) et qu’Il t’invite à Le chercher, c’est ce que tu fais, mais tu es voilé, dans cette pensée de la recherche, par le fait même que tu considères comme étant ta propre quête la recherche de Dieu et les efforts à fournir pour saisir ce que tu désires (…) c’est ainsi qu’Il te protège contre toi-même, et qu’Il te fera parvenir alors à ta « pérennisation » (baqâ’) par ton « extinction » (fanâ’), pour que tu atteignes le but de ta recherche.
Tu « perdureras » par Sa permanence, car la connaissance de l’Unité pour celui qui la réalise perdure par la permanence de l’Unique, bien qu’il soit lui-même « éteint ». Tu seras alors toi-même, puisque tu seras sans toi-même, et tu perduras en tant que tu seras éteint. (pp. 151-152)
18. Le soufi est semblable à une terre sur laquelle on jette toutes sortes de choses laides et dont il ne sort que des choses belles.
19. Le soufi est comme le sol que foule aussi bien l’homme pieux que l’homme pervers, ou comme le nuage qui abrite de son ombre toute chose, ou encore comme la pluie qui arrose toute chose (variante : « ce qu’elle aime et ce qu’elle n’aime pas »). (p. 188)