Adrien Denouette

DES GENS DRÔLES vient de paraître sur éditions Playlist Society faisant la part belle aux mécanismes de l'humour chez 7 réalisateurs, analysant leur veine créatrice comme leurs inspirations.

On navigue ainsi entre Michel Hazanavicius et son sens du gag inspiré des Nuls avec lesquels il a travaillé, il popularise l'humour à travers son regard acéré sur la société, ses désordres et ses clichés (OSS117, The Artist).

Sophie Letourneur est une réalisatrice singulière qui matérialise le chaos et l'intensité de la vie auprès d'acteurs tels que Philippe Katerine ou Marina Foïs en improvisant des scènes de manière à construire un scénario pour en faire ressortir l'humour, utilisant des bruits parasites pour y ajouter sa propre rythmique dans des plans où elles manie le zoom.

David Marsais (du Palma Show avec son comparse de toujours, Grégoire Ludig, inspiré par les inconnus, Les Nuls ou les films de Mel Brooks (la série Y a-t-il ou Police Académy) explose Jonathan Barret qui les filme. Ainsi en trio, ils travaillent en collaboration à la mise en scène comme au montage proposant une œuvre au service de la blague.

Judith Davis doit sa singularité de réalisatrice à sa porosité entre son œuvre théâtrale où elle officie dans un collectif et son travail cinématographique dans le sens d'une comédie humaine, critique de la politique. Ses personnages vont de ses pièces à ses films et l'inverse, insufflant au spectateur une réflexion puisqu'il s'agit de rire de plutôt que contre .

Jean-Pascal Zadi, quant à lui, réalisateur de Tout simplement noir, exploite avec des humoristes tels que Fabrice Eboué, Éric et Ramsy, qui tient de la satire et l'idiotie, genres emblématiques français comme Américains (Dumb and Dumber des frères Farelly) , il manie ainsi un humour populaire mordant et décalé.

Émilie Noblet, avec son premier long-métrage Bis Repetita n'en est pas à son coup d'essai puisqu'elle réalisé des courts métrage et série et qu'elle a été cheffe opératrice sur Tout ce qu'il me reste de la révolution de Judith Davis. Son souhait réconcilier le cinéma d'auteur et populaire en propose une œuvre entre le burlesque et la comédien romantique. Ainsi dans son duo de personnages, Delphine (Louise Bourgoin) et Rodolphe, offrant grâce au duo, une continuité dramaturgique et des ruptures de ton propres à rythmer son travail. Dosant son scénario à la loupe avec 1000 réécritures, la réalisatrice impose sa vision à contre-courant.

Florent Bernard FloBer est le réalisateur de la rupture comique après un premier film, Nous les Leroy. Il est issu d'une niche de cinéastes ayant débuté sur You Tube. Il travaille avec de jeunes talents comme Jérôme Niel ou Sophie-Marie Larrouy emblématiques au même titre que Alain Chabat et Édouard Baer pour la générations. En compagnie d'acteurs comme Charlotte Gainsbourg, José Garcia, inspiré par son modèle, Judd Apatow, il travaille toutes les versions du scénario jusqu'à l'extrême dans un souci entre générosité et justesse faisant du cinéma un aboutissement entre la télévision, le stand-up, la radio et bien sûr internet.

DES GENS DRÔLES aux éditions Playlist Society est un essai fascinant dans cet œil qu'il nous permet de sur des films cultes et jubilatoires que nous connaissons tous. Un ouvrage à dévorer sans concession 📖📖

A travers la biographie de Carrey, l'analyse de ses films et l'Histoire d'un pays et d'une culture aimant les héros, il dresse ainsi un portrait latéral d'une

époque et d'un lieu -et de son héritage. Le résultat se laisse lire comme un long article de Vanity Fair et est gorgé de photos jusqu'à la garde. Un livre un chouia sociologique !

Avec une couverture illustrée d'une image du graphiste barcelonais Josep Prat Sorolla évoquant l'hystérie de l'esthétique postmoderne, et des pages roses fluo, le premier livre d'Adrien Dénouette, Jim Carrey, l'Amérique démasquée, est aussi discret et mesuré que son sujet. Figure capitale du comique cinématographique des années 90, même s'il est devenu moins visible ces derniers temps, Jim Carrey est en effet l'homme qui aura déplacé le centre de gravité du comique américain -et donc de l'Amérique tout court.

Avec une couverture illustrée d'une manière un peu Pop Art, évoquant l'hystérie de l'esthétique postmoderne, et des pages roses fluo, le livre d'Adrien Dénouette "Jim Carrey, l'Amérique démasquée" est aussi discret et mesuré que son sujet. Figure capitale du comique cinématographique des années 90, même s'il est devenu moins visible ces derniers temps, Jim Carrey est en effet l'homme qui aura déplacé le centre de gravité du comique américain -et donc de l'Amérique tout court. Soudain, avec l'apparition de Carrey, "ce que le cinéma musclé des années Reagan s'était gardé de nous dire des Américains" faisait irruption sur les écrans, dans un éclat de rire dont le succès surprit tout le monde. Racontant cette émergence des "crétins, puceaux décérébrés, pervers scatophiles, sociopathes onanistes, animalistes misanthropes, schizophrènes priapiques, obsédés chroniques, télévores boulimiques, chômeurs incultes, assistés un peu cons o , à travers la biographie de Carrey, l'analyse de ses films et l'Histoire d'un pays et d'une culture aimant les héros,