Arsène Lupin se souvient d'avoir connu le spleen, la mélancolie des paquebots, la vague des passions, les dimanches d'août, la nausée des mauvais matins et la tristesse des fins d'amour, mais pas autant que ces derniers mois. Il se sent seul. Sa petite bande s'ennuie de lui et attend en vain ses ordres. Il navigue ce matin-là entre deux rêves au-dessus des cimes des arbres du bois de Boulogne qu'il aperçoit en face de son lit. Il est déjà passé par ces moments, au cours de sa trop longue vie d'aventures, sa vie secouée entre deux mondes, sa vie d'enfant fugueur et maltraité, de séducteur trop vite comblé et si souvent déçu, de cambrioleur insatiable et insaisissable, jamais satisfait, mais cette fois, il expérimentait seul, depuis deux mois, face à lui-même, une maladie à laquelle il ne s'était pas vraiment préparé, le mal de ce temps: la dépression.