Citations de Agathe Lemaitre (29)
Bien souvent les réponses sont en nous-mêmes, et les obstacles aussi.
CPE, proviseurs, infirmières, assistances sociales, médecins, policiers, tous ont nié l'évidence, camouflant mon vécu sous la révoltante dénomination de « gamineries ». Jamais je ne me suis sentie aussi désespérément incomprise et abandonnée.
Feignant l'indifférence au début, j'ai voulu protester lorsque la révolte a soulevé mon coeur. Je n'ai pas pu. À force d'être critiquée à chaque parole, j'avais perdu la faculté d'exprimer ce que je ressentais. J'étais comme bâillonnée, je ne pouvais plus communiquer. Mon silence aussi a été critiqué. J'étais terrifiée. Les témoins, élèves ou profs, n'ont rien dit, rien fait. Ils attendaient peut être que je me défende par moi-même. Sauf que je ne pouvais pas, alors j'ai tout encaissé. Seule.
C’était tous les jours, toutes les heures. Et ça a commencé sans raison. À l’époque, je n’étais qu’une élève de sixième parmi d’autres. J’étais juste la première de la classe. Est-ce un motif suffisant pour faire subir à quelqu’un un tel calvaire ?
On dit qu'au moment de la mort, le cerveau produit des endorphine en quantité massive. Que nos derniers instants sont inondés par ce bonheur chimique. J'espère que c'est vrai.
𝑱𝒆 𝒔𝒖𝒊𝒔 𝒎𝒂𝒍𝒉𝒆𝒖𝒓𝒆𝒖𝒔𝒆, 𝒎𝒂𝒊𝒔 𝒋𝒆 𝒄𝒓𝒐𝒊𝒔 𝒒𝒖’𝒂𝒑𝒓𝒆̀𝒔 𝒕𝒐𝒖𝒕 𝒄𝒆 𝒕𝒆𝒎𝒑𝒔 𝒋𝒆 𝒎𝒆 𝒔𝒖𝒊𝒔 𝒉𝒂𝒃𝒊𝒕𝒖𝒆́𝒆 𝒂̀ 𝒗𝒊𝒗𝒓𝒆 𝒂𝒊𝒏𝒔𝒊.
« 𝑰𝒍 𝒏’𝒚 𝒂 𝒒𝒖𝒆 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒍𝒆𝒔 𝒍𝒊𝒗𝒓𝒆𝒔 𝒒𝒖𝒆 𝒍𝒆𝒔 𝒗𝒊𝒄𝒕𝒊𝒎𝒆𝒔 𝒔𝒐𝒏𝒕 𝒔𝒂𝒖𝒗𝒆́𝒆𝒔, 𝒆𝒕 𝒍𝒆𝒔 𝒄𝒐𝒖𝒑𝒂𝒃𝒍𝒆𝒔 𝒑𝒖𝒏𝒊𝒔. 𝑳𝒂 𝒗𝒊𝒆, 𝒍𝒂 𝒗𝒓𝒂𝒊𝒆, 𝒆𝒏 𝒅𝒆́𝒄𝒊𝒅𝒆 𝒔𝒐𝒖𝒗𝒆𝒏𝒕 𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕. »
[…] 𝑰𝒍 𝒏’𝒚 𝒂 𝒓𝒊𝒆𝒏 𝒅’𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆 𝒂̀ 𝒄𝒐𝒎𝒑𝒓𝒆𝒏𝒅𝒓𝒆 𝒒𝒖𝒆 𝒍𝒂 𝒔𝒐𝒖𝒇𝒇𝒓𝒂𝒏𝒄𝒆. 𝑱𝒆 𝒏𝒆 𝒑𝒆𝒏𝒔𝒆 𝒑𝒂𝒔 𝒒𝒖’𝒐𝒏 𝒑𝒖𝒊𝒔𝒔𝒆 𝒄𝒐𝒎𝒑𝒓𝒆𝒏𝒅𝒓𝒆 𝒄𝒆𝒕𝒕𝒆 𝒅𝒐𝒖𝒍𝒆𝒖𝒓, 𝒕𝒂𝒏𝒕 𝒒𝒖’𝒐𝒏 𝒏𝒆 𝒍’𝒂 𝒑𝒂𝒔 𝒗𝒆́𝒄𝒖𝒆 𝒔𝒐𝒊-𝒎𝒆̂𝒎𝒆.
Avancer, ça veut dire lier des liens vers l’avenir, oui, mais aussi couper les liens qui nous retiennent au passé. Il faut les deux pour avancer.
Donne moi ton caractère … Et observe ton reflet. Je m’adapte aux personne avec qui je suis. Je peux aimer une chanson un instant, puis la détester quelques minutes après … Je suis capable de t’adorer, puis de te haïr, sitôt ton dos tourné … Je module ma réalité, pour diminuer la différence.
Ce livre a été écrit à quatre mains. L’une des autrices est vivante, l’autre est décédée. La première a subi des violences, l’autre a eu le cœur brisé. Pour les deux, le chemin vers le bonheur a été chaotique. L’une à su le retrouver, l’autre a échoué. Les deux narratrices sont des sœurs. Ce roman est inspiré d’une histoire vraie.
On va essayer de vous montrer que la parole peut aussi guérir, qu'elle n'est pas forcément meurtrière.
Je module ma réalité, pour diminuer la différence.
Plus la personne est proche, plus la désillusion fait mal.
Passé la déflagration de l’annonce, Louise n’a qu’une obsession : retracer les derniers mois de la vie de Liane pour comprendre ce qui l’a menée à ce geste définitif.
(Extrait d'un texte de Liane, retrouvé dans son ordinateur.)
J'aurais aimé être écrivain. Pas pour écrire aux autres. Mais pour m'écrire à moi. Pour pouvoir me parler, m'apprivoiser. Pour pouvoir me sauver. Si j'y étais parvenue, j'aurais pu tout vous raconter. Cela vous aurait plu, je crois.
« J’aurais aimé être écrivain. »
Un livre comme aucun autre. Je ne crois pas avoir lu quelque chose d’aussi poignant dans ma vie. J’ai été sidérée par ce livre, qui m’a permis de mieux comprendre ce que ma meilleure amie avait traversé il y a des années. Le suspense était aussi intense, j’ai lu ce livre en une journée. Une réussite, assurément!
« Les mots peuvent guérir, aussi »
Je n’ai jamais osé en parler à l’époque. Intimidée, je n’osais pas répliquer, j’avais trop honte pour aller voir le personnel du collège et je n’en parlais pas non plus chez moi. Et plus je m’embourbais dans le silence, plus il était compliqué d’en parler.