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Citation de Osmanthe


M.Nobeyama, s’il faut le décrire, faisait penser pour le visage à un pain rond fourré à la pâte de haricots qu’on aurait frappé du poing à un beau milieu. Dans la partie bombée par la garniture sucrée, il y avait une paire d’yeux humides, des lèvres renflées et cramoisies, les joues, elles, étaient tombantes. Les cheveux, ni franchement courts ni franchement longs, avaient peut-être été lavés mais donnaient une impression de saleté. Mais quand on aime, ça peut remédier à une certaine laideur. Ne serait-ce que par politesse, essayons de voir du côté du caractère. Si ça se trouve, même avec une telle physionomie, c’est peut-être la crème des hommes, allez savoir.
Oui mais je ne sais pas quoi lui demander. Je n’ai jamais fait de rencontre arrangée jusqu'à maintenant. Vous n’êtes pas accro aux jeux d’argent, bien sûr ? Pas de manies sexuelles non plus, parce que ça serait embêtant. Toutes questions rudement importantes mais je ne peux pas les dire. Dans ma tête, il y a une voix qui fait : peux-tu-coucher-avec-ce-mec ? Hum. Ça place la barre drôlement haut. M. Nobeyama pensait pensait visiblement à peu près à la même chose. Mais lui, il a lâché le morceau d’emblée.
- Quelles sont vos mensurations ?
- 88-66-92.
Il a de nouveau souri d’un air entendu.
Prostitution ou marché aux bestiaux ?
J’aurais bien voulu, moi aussi, lui demander la longueur et le diamètre de son zizi mais devant Mme Hasegawa et ma mère, je me suis bien évidemment abstenue. Abréger l’entrevue en posant la question aurait peut-être représenté une économie de temps.

Extrait du récit « Le Jour de la Gratitude au Travail. »
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