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Citation de Papyrusdunil


Au-dessus du baraquement des Marocains s’élevait un épais nuage de fumée blanche. On entendait des cris, des appels au secours, des hurlements. Des gerbes de feu jaillissaient du toit, des portes, des fenêtres. Noirs, Jaunes, Blancs, on s’est tous précipités vers le brasier, pelle à la main, et on a jeté de la terre et du sable sur les flammes qui dévoraient les murs du baraquement. Des Marocains, torse nu, visage brûlé, avaient réussi à s’échapper de la fournaise et se roulaient par terre en hurlant à la mort. Comme les Allemands n’arrivaient pas, Tarik et moi avons voulu forcer la clôture de fils barbelés pour aller à la caserne. Les soldats de garde nous ont repoussés. Tarik a insisté, il voulait parler au grand chef pour qu’il donne l’ordre d’apporter des citernes d’eau.
— « Schnell ! Schnell ! »
Ils nous ont chassés à coups de matraque et ont lâché leurs chiens sur nous. Le baraquement s’est écroulé. Les Marocains s’étaient tus pour toujours. Ne restait qu’un immense bûcher et cette odeur de méchoui humain que je n’oublierais jamais. Des hommes pleuraient. D’autres juraient qu’un jour, ils leur feraient subir, aux Allemands, le malheur que nous endurions depuis des années.
Combien de nos frères avons-nous perdus ce soir-là ?
Cent ? Cent cinquante ? Deux cents, peut-être ?
J’ai regardé Tarik au fond des yeux et j’ai dit :
— Tu as vu comme ils nous respectent, tes Allemands.
La fumée me piquait les yeux. J’ai caché mon visage derrière mes mains pour pleurer.
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