D'amour et de guerre, c'est de ça qu'est faite la vie d'Adam (prononcez le "m") dans le roman d'
Akli Tadjer.
L'amour qu'il porte à la jeune Zina pour qui il rêve de construire une maison et un avenir.
La guerre, c'est ce qui va bouleverser son destin et celui de ses amis Tarik (le musulman qui veut devenir Imam) et Samuel (le jeune Juif).
Nous sommes en 1939, en France.
Enfin, en Algérie, alors colonie française, pas de discussion possible c'est la France qui gouverne, point barre.
D'ailleurs le père d'Adam en a fait une de guerre pour la nation, la Grande comme on l'appelle, il est allé combattre le boche et il en est revenu avec, comme récompense, une sale blessure.
Parce que pour ce qui est de la reconnaissance, les médailles ou autres pensions ont du mal à traverser la mer...
Quand le nouveau conflit mondial éclate, Adam, lui n'a pas du tout l'intention d'aller donner sa vie pour ce pays qu'il ne connaît pas, il a d'autres projets.
Mais voilà, on ne discute pas les ordres...
D'amour et de guerre, c'est une histoire d'hommes, d'amitiés, de destins croisés.
Tadjer, dans un récit humaniste, nous raconte le périple de ces trois amis, unis (au-delà de leurs croyances) pour un seul objectif, le retour sur leur terre natale.
Leur transformation, leur prise de conscience aussi face aux épreuves traversées.
Les choix qu'ils devront faire.
Leur vie immédiate et future en dépend.
Grâce à ce roman, j'ai appris.
Les camps dans lesquels on enfermait les soldats de nos colonies, les Allemands refusant de les envoyer dans leur pays.
La mansuétude de l'occupant vis-à-vis de la communauté musulmane à qui l'on va jusqu'à délivrer des autorisations de circuler, bien évidemment orchestrée, dans le but de s'en faire une alliée.
Dans ce livre il n'y a pas vraiment de héros, seulement des hommes, loin de chez eux.
Personne ne semble s'inquiéter de leur sort, ni l'armée française (grande absente du récit d'ailleurs) ni l'envahisseur qui a d'autres chats à fouetter.
Peut-être qu'il m'a manqué un peu d'émotion dans cette lecture, peut-être que l'auteur s'est trop attaché à Adam, Tarik et Samuel sont eux aussi deux personnages importants qui auraient mérité d'être un peu plus exploités.
Mais il reste une belle histoire...
d'amour et de guerre.