Quant à Néron, ils le laissaient s'abandonner aux voluptés, dans la pensée que l'assouvissement de ses désirs, qui ne causaient pas grand dommage à l'Etat, amènerait en lui un changement ; comme s'ils n'eussent pas su qu'un esprit jeune et abandonné à lui-même, élevé dans une mollesse que personne ne lui reproche et dans une indépendance absolue, loin de se rassasier des plaisirs, ne fait que se corrompre en s'y livrant.
Néron se faisait des maux de ses parents un sujet de rire et de plaisanteries. C'est ainsi qu'ayant ordonné de mettre à mort Plautus, quand on lui apporta sa tête, il dit à cette vue :
- je ne savais pas qu'il eût un grand nez !
Comme pour marquer qu'il l'eût épargné s'il eût connu cette particularité.