AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Alain Spiess (3)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Ruine

Une table pour deux retenue à treize heures pile à l'Auberge de la Côte, près de Caen. Un dénommé Sebain à invité, sans raison apparente, le narrateur et sa soeur Catherine qui s' est défilée après avoir contraint son frère à la représenter. Le repas s'annonce morose et va s'éterniser comme un repas de communion avec quelques surprises. Il pourrait figurer dans une anthologie littéraire des déjeuners d'affaires provinciaux. On peut en donner le menu qui figure en quatrième de couverture : Lillets, rougets à la niçoise, gigot aux quatre épices douces, fromages,

Café liqueur. Et il faudrait citer parmi les vins le rôle tenu par un "menetou-salon". Le texte est un fil ininterrompu où s'entrechoquent dans le va et vient constant d'un service attentionné les pensées du narrateur distrait et agacé, les bribes de la conversation décousue de son interlocuteur et celles qui s'échappent des tables voisines. Tout paraît entremêlé, un peu confus au départ et on commence par vraiment s'en amuser. Puis on s'interroge en apprenant les raisons de cette invitation liée au rachat de la Société dudit Sebain par le "Cabinet Finances et Conseil" dirigé par la soeur du narrateur. Son énervement devient vite contagieux. La photo encadrée de la baleine échouée sur la plage en face de lui n'arrange rien. Bientôt sous l'emprise du parfum de muguet de la serveuse, sa mère, sa soeur et son ancienne amoureuse lui polluent la tête en même temps que la nôtre, tandis que le spectacle continue aux tables d'à côté et que ledit Sebain se lance dans un épanchement personnel dont ce narrateur n'a cure et dont le sens lui échappe. La salle de restaurant devient petit à petit la caisse de résonances de tous les désarrois - inclus ceux du lecteur.



L'atmosphère de ce court roman en forme de menu et les péripéties annexes liées à ce repas improbable offrent une lecture assez déconcertante en première instance. Le face à face très réussi des deux protagonistes absent l'un à l'autre est rendu encore plus singulier par la défection de tout dialogue. Le style indirect utilisé est très efficace – fragments de conversations cités ou pensées du narrateur sont rapportées en italiques. Les méandres de longues phrases embarquent, malgré soi, dans un continuum erratique. Les affres de la pensée de l'un ou les spéculations incertaines de l'autre rendent toujours plus hypothétique l'issue de la rencontre. A quel moment un malaise commence-t-il à sourdre ? Difficile de répondre. Mais à la fin du récit, qui est tout sauf pittoresque, le lecteur prend peut-être un peu trop tardivement la mesure d'un vent effroyable qui tourbillonnait entre ces pages. Une bourrasque dont il aurait peut-être voulu se prémunir. Personnellement j'ai bien aimé cette bonne claque d'air froid. Ce n'est pas la première fois que la collection de l'Arpenteur (Gallimard) me réserve quelques surprises de choix avec une écriture comme celle-là.

Commenter  J’apprécie          110
Ruine

le narrateur est coincé dans un restaurant de la côte normande pour un repas d'affaire interminable avec Mr Sebain à qui il rachète sa société. Distrait par les conversations de ses voisins, il ne voit pas venir les confidences de Mr Sebain qui a trop bu et s'épanche sur son amour de jeunesse Jeanne , l'horreur de la guerre d'Algérie et le décès de Jeanne dans un accident de voiture.

Nous, lecteurs, nous sommes les yeux et les oreilles du narrateur. L'ecriture suit le fil de la journée: les mouvements dans les restaurants, les bruits, les paroles se mélangent. Les phrases sont longues mais pour ma part j'aime ce style. Mr Sebain est à la fois pathétique, ennuyeux et grandiose
Commenter  J’apprécie          20
Ruine

Déniché je ne sais où, j'ai lu quasiment d'une traite ce court roman qui est d'une seule respiration. le narrateur mange avec un autre individu et au cours de ce repas ce convive fera la révélation de e qui le hante et l'obsède : un acte dont il a honte.

L'originalité du roman tient au fait que tout s'entremêle : mouvements dans la salle du restaurant, pensées du narrateur, remarques sur les plats ou sur M.Sebain, son convive, retours en arrière. Tout s'entrechoque et confère à l'ensemble beaucoup de réalisme ; des perceptions contradictoires, douloureuses ou ridicules se mêlent et nous font plonger dans la conscience du narrateur. J'ai bien aimé ce roman même si ses caractéristiques le rendent quelquefois difficile à suivre.
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Alain Spiess (15)Voir plus

Quiz Voir plus

Et le désert disparaîtra

Qui est le personnage principal de l'histoire ?

Tewida
Samaa
Solas
Gwarn

19 questions
43 lecteurs ont répondu
Thème : Et le désert disparaîtra de Marie PavlenkoCréer un quiz sur cet auteur

{* *}