Revenir à Alger, c'est, malgré la tragédie en marche, renouer avec l'espérance, comme si ce pays et cette ville étaient porteurs de salut. Paris, la France sont des "marais" (OC, IV,1241) où il étouffe. On retrouve là les accents de Saint-Exupéry, égaré dans le tumulte illisible de la guerre. Même vocabulaire, particulièrement la récurrence du marais, glauque et pestilentiel, cloaque infâme où croupissent les traîtres, les lâches et les pervers. Camus retend depuis des années cette image du "marais", suffisamment violente pour dénoncer l'impuissance dans laquelle il se trouve.