Alan Clark

Victoire ruineuse s’il en fut une, la conquête de la Crète au printemps 1941 fut le cimetière des parachutistes allemands et retarda l’invasion de la Russie … ce qui sauva sans doute Moscou 6 mois plus tard.



Aboutissement de la campagne des Balkans, menée pour voler au secours des italiens bloqués par les grecs, cette attaque de l’ile ne pouvait être menée par la mer, vu la supériorité de la Royal Navy. D’où l’offensive aéroportée vers les trois aéroports de l’ile défendue essentiellement par des régiments australiens et néozélandais, plus nombreux qu’estimés par les services de renseignement allemands.



Les parachutistes allemands furent décimés à peine largués mais l’inertie des cinq états majors impériaux, incapables de concentrer leurs forces pour interdire le terrain d’aviation de Maleme, permit à la Wehrmacht d’en prendre le contrôle et d’emporter en 10 jours la victoire et de capturer 12000 prisonniers. Après cette bataille, Hitler renonça à tout parachutage jusqu’à la fin de la guerre et employa ses paras comme des fantassins d’élite.



Alan Clark brosse un tableau passionnant de ces 10 jours fatidiques en commençant par une vue stratégique puis en plongeant au niveau tactique et en finissant par s’attarder sur le destin de nombreux soldats impériaux qui plongèrent dans la clandestinité en profitant du soutien unanime de la population qui avait tout au long des combats pourchassés les envahisseurs.



J’ai apprécié cet ouvrage sur un épisode méconnu de la seconde guerre mondiale et sur le martyre de la population grecque qui paya un lourd tribu durant les cinq années de guerre.