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Citation de laulautte


Pour la première fois, vous vous demandez si vous n’avez pas eu les yeux plus gros que le ventre, et vous êtes embarquez par inadvertance dans quelque magmum opus colossal alors que vous vous vouliez juste vous contenter d’une lecture de plage achetée à l’aéroport. Vous commencez à douter de vos qualités de lecteur, de votre capacité à suivre cette fable mortelle jusqu’à sa conclusion sans que votre attention se disperse. Et même si vous la finissez, vous doutez d’être assez malin pour comprendre le message de cette saga, si tant est qu’il y ait un message. Vous soupçonnez que ça vous passe au-dessus, et pourtant que faire sinon continuer de vivre, continuer de tourner les pages de ce livre-éphéméride, pressé par cette phrase en quatrième de couverture qui annonce : « Si vous ne devez lire qu’un seul livre de votre vie, alors que ce soit celui-ci. »
Ce n’est que lorsque vous avez dépassé la moitié du volume, et en êtes presque aux deux tiers, que les premières intrigues apparemment annexes commencent à prendre sens à vos yeux. Les sens et les métaphores se mettent à résonner ; les paradoxes et les motifs se révèlent. Vous n’êtes toujours pas sûr d’avoir déjà lu tout ça. Certains éléments vous semblent terriblement familiers et vous avez de temps en temps des prémonitions quant au dénouement de certaines intrigues secondaires. Une image ou une réplique vous donneront parfois une impression de déjà-vu, mais globalement l’expérience semble inédite. Il importe peu que ce soit votre deuxième ou centième lecture : elle vous semble nouvelle, et que ce soit contre votre gré ou non, vous semblez l’apprécier. Vous ne voulez pas qu’elle s’achève.
Mais quand elle s’achève, quand la couverture-couvercle de cercueil se referme finalement, vous oubliez aussitôt que vous avez déjà tout lu et vous reprenez l’ouvrage, peut-être attiré par l’image frappante et héroïque reproduite sur la jaquette : vous. On reconnaît un bon livre, dit-on, au fait qu’on puisse le lire plus d’une fois et y trouver encore du nouveau à chaque fois.
[Livre 3 L’Enquête Vernall – Nuages dépliés]
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