A plusieurs reprises, nos rois, quelque disposés et même décidés à tous faire prises et même décidés qu'ils fussent à tout faire pour maintenir ou pour rétablir l'unité religieuse, furent amenés par les conseils de leurs ministres ou réduits par la nécessité à rendre des ordonnances ou à conclure des traités qui accordaient, dans une mesure plus ou moins large, la tolérance, -la liberté même à leurs sujets protestants.
En tout temps, les hommes ont fait un certain nombre de bonnes et de mauvaises actions ; il n'est pas de siècle un peu cultivé où ils n'aient, soit trouvé, soit reproduit certaines idées, vraies ou fausses, faites pour élever ou pour abaisser, pour attirer ou pour repousser. Mais ces faits, ces idées, est-ce au siècle qu'il faut les attribuer, ou ne convient-il pas de les laisser avec toute la responsabilité qu'ils entraînent, avec l'honneur ou la honte qu'ils méritent, à ceux qui ont agi ou parlé ?
De temps eu temps on invoquait bien d'autres idées à l'appui de la tolérance. C'est d'abord l'humanité.
Au seizième siècle, la morale religieuse perd de son autorité, en même temps que la foi religieuse perd de sa force.