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Citation de Charybde2


Sourine détestait ces rencontres. Il lui semblait que communiquer par téléphone avec Roubtsov était beaucoup plus sûr. Pour lui, une affaire exposée dans une conversation téléphonique était simple par définition et ne dissimulait aucune menace, alors que dans un tête-à-tête, il fallait forcément s’attendre à des coups tordus. Comme de nombreux employés de l’Etat, Vassili Nikanorovitch Sourine n’avait rien contre le fait de recevoir de l’argent, mais il n’aimait pas du tout le récupérer en mains propres. Lorsque, la veille au soir, Roubtsov lui avait passé un coup de fil à son domicile pour lui déclarer qu’ils devaient se rencontrer, il s’était laissé gagner par une sourde inquiétude qui avait même troublé son sommeil. Le lendemain matin, il s’était réveillé en sueur, la bouche sèche et avec un arrière-goût dégoûtant, comme s’il avait bu plus que de raison et bouffé un paquet entier de cigarettes. En se liant avec l’entrepreneur et en lui rendant des services grassement rétribués, il avait mis le doigt dans un engrenage dont même la retraite ne le sauverait pas.
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