Le brouillage actuel des critères, le fait que la flèche du progrès tourne en tous sens et s’affole comme une boussole détraquée dès qu’on la pose sur un sujet concret, a donc deux causes. La première est conceptuelle - notre modèle et, notamment, notre notion de progrès, repose sur l’idée d’une nature infinie, alors qu’elle ne l’est pas - la seconde, liée à la première, est politique - une part au moins de l’élite ne croit plus depuis longtemps à une mondialisation heureuse pour tous et a fait sécession du reste de l’humanité. (p. 123)