En 1980, les États-Unis offrent l'asile politique aux émigrés que Castro expulse de Cuba par bateau. 125 000 Cubains arrivent en Floride. Ce sont les Marielitos. Des villes comme Miami absorbent rapidement et massivement un nombre considérable de citoyens, dont certains sont très violents, Castro ayant vidé prisons et asiles psychiatriques. Parmi ces derniers, deux comparses, José Pimienta et Ramòn Valdez, commettent un hold-up sanglant dans une bijouterie de Los Angeles. Charles Morell, un détective privé autrefois avocat est chargé d'enquêter pour le compte de la défense. Rapidement, Morell se rend compte que les deux hommes sont des Santeros adeptes d’Oggun.
Le Massacre des Saints est le récit de l’enquête et du procès des deux assassins -procès qui voit la Santería placée au coeur de la plaidoirie- qui trouvera son dénouement dans les dernières pages du roman.
Il y a le Vaudou haïtien de Nick Stone et de son excellent Tonton Clarinette, et il y a la Santería, d’Alex Abella, Vaudou cubain dérivé de la religion yoruba, arrivé sur l’île avec les esclaves qui vénéraient non pas les saints catholiques, mais leurs équivalents orishas .
Premier roman mettant en scène Morell (suivi de Dead of Night, non traduit, puis de Le Dernier acte), Le Massacre des Saints est un bon thriller qui en plus de montrer l’impact culturel et sociologique de la Santeria chez les personnes hispanophones toutes classes sociales confondues, offre une représentation de ce qu’est la population hispanique aux Etats-Unis, les Nord-Américains mettant tout le monde dans le même sac, Mexicains, Caribéens, Guatémaltèques.., pensant aussi qu’un Hispanique ne peut être Blanc. C’est ce qui arrive à Morell, descendant de Catalans Hacienderos, qui se trouve avec cette affaire confronté à son passé, à l’exil et au violent déclassement de sa famille. Sa propre histoire permet à Abella d’évoquer les vagues successives de l’immigration cubaine aux Etats-Unis telle un mille-feuille tropical qui vont transformer le visage de la Floride, puis de la côte Ouest.
Je n’ai qu’une envie, lire les suites.
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