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Citation de LionelBD


Mozart, le juste milieu, au nom du père

Bien au contraire, on dispose maintenant de nombreux éléments probants qui permettent de comprendre pourquoi et comment il est parvenu à mûrir et à affiner ses idées jusqu'à une sorte de perfection technique et esthétique. l'examen approfondi des brouillons et esquisses qu'il a laissés (Constance s'est hélas débarrassée de nombreux manuscrits) révèle qu'il lui arrivait parfois de commencer une pièce, de la mettre de côté, puis d'y revenir des mois ou des années plus tard. On voit également qu'il réécrivait plusieurs fois les passages problématiques ou épineux, jusqu'au meilleur équilibre. Si un premier jet le laissait insatisfait, il n'hésitait pas à reprendre tout un mouvement du début. Avant de mettre la dernière main à un air d'opéra, il préférait qu'une chanteuse chevronnée s'y soit essayée. Pour le musicologue allemand Ulrich Konrad, cette réserve de matériel musical contient autant de "points de départ [...] comme la délimitation d'aires intellectuelles auxquelles le compositeur pouvait revenir aussi souvent que nécessaire". Autrement dit, la musique telle qu'elle s'élaborait dans son esprit devait ressembler à la carte de différents territoires incomplètement explorés. D'une certaine manière, il travaillait à toutes ses œuvres simultanément, et à tout instant. La nouvelle image qui nous est donnée de lui, celle d'un perfectionniste de l'improvisation permanente, paraît finalement encore plus intimidante que celle du porte-plume de Dieu qui a longtemps prévalu.
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