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Critiques de Alex Toth (11)
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Bravo pour l'aventure

Je connaissais le grand Alex Toth pour ses courtes histoires horrifiques. « Bravo pour l'aventure » m'a permis de découvrir une autre facette de son immense talent. Je sais bien qu'il me reste encore plein de choses à découvrir de cet auteur qui a oeuvré dans tous les genres.



« Bravo pour l'aventure » a une histoire particulière. C'est notre Jean-Pierre Dionnet national, décidément un homme de goût, qui contacte Toth dans les années 70. A l'époque Dionnet travaille pour Fernand Nathan où il a pu sortir quelques petites choses malgré la frilosité de l'éditeur. En 73 donc, Dionnet commande à Toth une nouvelle série en lui laissant carte blanche. Ravi de cette liberté offerte, et ce d'autant plus que le monde de la B.D américaine lui convient de moins en moins, il bosse comme un damné pendant un an et créé le personnage de Jesse Bravo, pilote-cascadeur. Hélas, Nathan se montre décidément bien frileux et la B.D est déprogrammée au grand désespoir de Toth qui n'aura de cesse de la faire publier. Finalement, la B.D sort en France en 81 chez Futuropolis grâce à l'insistance de Fershid Bharucha, spécialiste français de la B.D américaine. Enfin, en 2018, les éditions Paquet rééditent les aventures de Jesse Bravo. C'est cette nouvelle édition, colorisée par Fabien Alquier selon les instructions de Toth, que j'ai lue.



Dès la couverture, le ton est donné. « Bravo pour l'aventure » sera une aventure classique et même rétro. Tout y est. le héros sosie d'Errol Flynn nonchalamment appuyé à un vieux coucou, la jeune femme à l'allure de pin-up qui passe derrière… le contenu tient les promesses de cette belle couverture.

Pour peu qu'on soit amateur de ce type d'histoires et de cette ambiance rétro, le plaisir de lecture est immense. Jesse Bravo est un personnage haut en couleur et plein de panache sans jamais que ça ne semble exagéré. Malgré son côté héros à qui tout réussit, Bravo reste attachant. Les personnages secondaires sont tout aussi réussis, que ce soit Vivi la jolie fille au caractère bien trempé, le pote mécano sympa, les méchants mafieux… La galerie de personnages est très plaisante. L'intrigue est rondement menée, ça coule tout seul. Bien sûr, c'est un récit très classique, en tout cas la première histoire, il ne faut pas lire cette B.D en s'attendant à être surpris mais vraiment pour savourer une histoire classique et efficace, bien foutue et pleine de charme.

Le dessin est superbe. Très simple, épuré, l'impact des images est puissant. Les cadrages et le découpage concourent à un grand dynamisme.

Les puristes préfèreront sans doute la version noir et blanc mais Alquier n'a pas à rougir de son travail. Il réalise ici une belle colorisation, simple, élégante et qui semble vraiment respectueuse de l'oeuvre originale. Il est évident que Falquier n'a pas cherché à tirer la couverture à lui et a simplement voulu mettre en valeur le dessin de Toth, c'est réussi !



J'ai adoré ce « Bravo pour l'aventure » qui m'a fait passer un délicieux moment d'évasion. Je trouve vraiment dommage que le succès n'ait pas été au rendez-vous, Jesse Bravo avait vraiment l'étoffe d'un super personnage récurrent.

Cette lecture me donne envie de poursuivre ma découverte de l'oeuvre de Toth.

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Creepy presents Alex Toth

Creepy et Eerie, magazines cultes de b.d, ont fait travaillé de nombreux dessinateurs de talent. Alex Toth est indéniablement de ceux-là et méritait bien une anthologie.



Ce recueil regroupant une vingtaine d'histoires publiées entre 1965 et 1982 permet de prendre la mesure du talent d'illustrateur de Toth. Considéré à juste titre comme un maître du noir et blanc, il fait également preuve d'un sens du découpage magistral et d'un dynamisme dans la narration simplement étourdissant. Un des grands talents de Toth est également d'adapter son trait à l'histoire qu'il illustre, très graphique ou jouant d'avantage sur les ombres...



Comme toute compilation, les histoires ici présentées ne sont pas toutes de même qualité. Cela permet de rappeler l'importance des scénaristes de b.d. Si on porte aux nues les illustrateurs, on oublie trop souvent de s'attarder sur le travail des scénaristes. Or, cela est primordial.

Par exemple, si le travail de Toth sur "Phantom of pleasure island" est irréprochable, l'histoire racontée n'est pas à la hauteur. Pourtant, me cadre était prometteur, se plaçant dans un parc d'attractions. Mais le scénariste ne propose ici qu'une banale histoire policière.

A l'inverse, les histoires scénarisées par Archie Goodwin sont excellentes quel que soit le sujet : des croques-mort qui déterrent des cadavres pour les revendre à une école de médecine, un homme dont les rêves vont le mener aux portes de la folie, un vieil homme dans un monde post-apocalyptique... Tous ces récits sont excellents. Bien sûr, ils sont typiques des magazines de cette époque et les chutes sont parfois attendues, surtout pour le lecteur d'aujourd'hui, mais les récits sont toujours très bien menés et fonctionnent parfaitement. En quelques pages, un personnage est campé, un contexte dépeint, une intrigue menée à son terme de façon simple et efficace. Quand on lit des histoires d'Archie Goodwin, on se dit qu'il mériterait lui aussi une anthologie.



Ces histoires que j'ai évoquées ne sont pas les seules perles de ce recueil. Voici une petite énumération de mes favorites : "The stalkers" (Goodwin encore), l'histoire d'un homme traqué par des extra-terrestres ; "Out of time" (Goodwin toujours) dans laquelle un meurtrier espère échapper à la justice en fuyant par une porte temporelle ; "Kui" (scénarisée par Toth lui-même), une aventure avec temples piégés ; "Malphisto'es illusion" (Nicolas Cuti) qui se déroule dans le milieu des prestidigitateurs ; "Jacque cocteau's circus of the bizarre" (Roger McKenzie), l'histoire d'un montreur de freaks qui présente des créatures inattendues ; "vision of evil" (Goodwin) dans laquelle on rencontre un peintre interné dans un asile psychiatrique et dont les œuvres présentent des scènes d'apocalypse ; "The monument" dans laquelle un architecte reprend à son compte le travail d'un autre et sera puni d'une façon bien singulière.



Cette anthologie au travail éditorial très soigné permet de goûter au talent d'un dessinateur hors pair. On passe de délicieux moments à lire ces histoires d'horreur, de s-f ou fantastiques au parfum rétro.



Challenge Petits plaisirs 2016 - 21

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Zorro: (1957-1959)

crée en 1919 par Johnston

mcCulley Zorro a fait rêver

des générations de bambins.depuis Douglas

Fairbanks le premier Zorro

au cinéma,en 1920.

jusqu'au studio Disney qui

produira la série qu'on connait aujourd'hui, puisque fr3 la diffuse encore le samedi et le dimanche.je la revois toujours avec plaisir même si je connais les épisodes

par Coeur.sa me rappelle les jeudi de mon enfance

ou après le catéchisme le

curé nous passé les aventures de Zorro ,en noir et blanc.

bon d,accord tous les enfants ont allez au catéchisme plus pour Zorro que pour l,histoire de Jésus.puisque a peine la

projection fini on allait chevaucher nos balais,au grand dam de nos mères qui nous voyez courir partout,et qui se demander si on avait pas pris le vin 🍷 de la messe.

alors que nous vivions des aventures endiablées.

une bonne bd avec un héros attachant,et un sergent Garcia toujours aussi farfelu.

pour toute la famille.
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Bravo pour l'aventure

Ce tome regroupe toutes les histoires écrites, dessinées et encrées par Alex Toth (25 juin 1928 – 27 mai 2006), mettant en scène le personnage de Jesse Bravo, réalisées entre 1982 et 1984. Il se présente sous un format de bande dessinée européenne et les histoires sont en couleurs.



Who is Jesse Bravo ? (1982, 4 pages) – Sous forme de dessins accolés à des textes, Alex Toth présente la vie de son personnage.



Bravo for adventure (1984, 54 pages) – Dans les années 1930, Jesse Bravo (un pilote d'avion, installé à son compte) accepte des commandes de fret, ou de réalisation d'acrobaties pour Hollywood. Alors que les finances sont en chute libre, il refuse de chercher un autre pilote qui doit de l'argent à un propriétaire de casino, et il accepte de réaliser des acrobaties pour un film qui doit se tourner à Lone Pine (même s'il refuse d'y emmener la fille du réalisateur).



Coming (1982, 17 pages) – À Burbank en 1937, assommé par une pale d'hélice, Jesse Bravo hallucine. Il s'imagine dans une sorte de course-poursuite sans queue ni tête, de nature psychédélique.



Le premier constat qui s'impose est que le travail d'édition est irréprochable, d'une très grande qualité, avec des pages parfaitement reprographiées permettant d'apprécier chaque trait, chaque aplat de noir. L'introduction de Dean Mulaney (dnas l'édition VO) permet d'apprendre (ou de se remémorer) qu'Alex Toth a connu plusieurs vies professionnelles, comme dessinateur, mais aussi dans l'animation. IDW a d'ailleurs publié 3 tomes retraçant ses carrières : Genius, animated: The cartoon art of Alex Toth,Genius, illustrated: The life and art of Alex Toth,Genius, isolated: The life and art of Alex Toth.



Ladite introduction permet également d'apprécier le sens de l'expression "un artiste pour les artistes", puisque Toth a été un modèle pour des dessinateurs comme Darwin Cooke, Bruce Timm, Howard Chaykin ou Paul Pope. Un feuilletage un peu rapide ne permet pas d'appréhender les qualités d'Alex Toth qui rendent ses comics si remarquables. Malgré le grand format, le lecteur ne voit au départ qu'une apparence datée, évoquant fortement les comic-strip des journaux américain. Mullaney indique d'ailleurs qu'Alex Toth admirait des créateurs de comic-strip comme Milton Caniff (voir Male Call ou Terry and the Pirates) et Noel Sickles (voir Scorchy Smith).



Le lecteur se lance donc ce tome et il remarque immédiatement des traits épurés et des cases évoquant un peu Hugo Pratt. Il est également saisi par le lettrage fait main, sans cette impression répétitive des lettrages informatiques. Ce lettrage un peu irrégulier dans l'espacement des lettres et leur forme transmet une impression organique vivante, très agréable, un peu artisanale.



D'ailleurs page 8, le lecteur découvre une case constituée de mots qui se chevauchent les uns les autres, sans forme humaine ou autre. La dernière case de cette page montre un vaisseau spatial en train de s'éloigner laissant une trace composée de gros carrés arrondis dont le lecteur se demande s'ils représentent les restes d'échappement d'un moteur à énergie inconnue, ou le son du même moteur retranscrit dans un alphabet extraterrestre (ou peut-être les 2 à la fois).



Cela peut paraître dérisoire d'aborder les qualités graphiques d'Alex Toth par le lettrage, mais pourtant cet aspect est partie intégrante de la page, et montre que cet artiste brise le mur qui sépare le dessin, des lettres d'un mot. À plusieurs reprises, Alex Toth rapatrie les lettres de l'alphabet dans le domaine du dessin en jouant sur leur graphie (une leçon dont se souviendront Howard Chaykin, et Ken Bruzenak, son lettreur attitré).



Dès ces premières pages, le lecteur peut aussi constater l'incroyable travail d'épuration que Toth effectue sur les traits et les aplats de noir. En détaillant la manière dont est dessiné l'avion en train de voler (en haut à droite de la page 5), le lecteur constate un faible nombre de traits et une grosse masse noire pour la carlingue de l'avion. En prenant du recul, il constate qu'il peut quasiment identifier le modèle de l'avion, voir la fragilité des ailes de ce biplan, imaginer les contraintes qui tiraillent les câbles qui rigidifient la structure de l'avion, etc. C'est incroyable tout ce qu'expriment ces quelques lignes !



Tout au long de ce tome, le lecteur pourra ainsi observer à loisir la façon dont Alex Toth recherche jusqu'où il peut simplifier un contour, ou l'intérieur d'une surface, sans rien perdre de sens, pour atteindre une élégance raffinée. Il ne faut pas croire que cette épuration va de pair avec une forme de vide, ni d'économie. La gestion des aplats de noir et les variations d'épaisseur des traits de contour ont aussi pour effet de ne jamais donner l'impression d'une case creuse, ou superficielle. Lorsque la narration visuelle le nécessite, Alex Toth réalise des dessins comprenant plus de détails, comme l'intérieur d'un bar, les cadrans d'une radio, ou encore la carrosserie d'une Rolls Royce.



Ce qui est également saisissant à la lecture de ces pages, c'est qu'il n'y a pas de cases statiques. Sans donner l'impression de rythme effréné ou de mouvement incessant, Alex Toth compose des images toujours pleines de vie, allant d'un simple haussement de sourcil, à un bolide lancé à toute allure. Il y a là une science de la composition proprement habitée par le flux de la vie.



Cette vie émane également des personnages croqués par Alex Toth. Ils disposent tous d'une morphologie et d'une physionomie distinctes, facilement mémorisables, sans qu'ils n'en deviennent des caricatures. Sans aller concevoir des tenues extravagantes, Toth prend soin que chaque costume soit adapté à la personne, à son activité, et aux conditions météorologiques. Alex Toth sait dessiner avec une rare conviction les évolutions des avions en vol, malgré l'absence de repère fixe dans le ciel pour indiquer leur position ou leur trajectoire. La reconstitution historique est des plus convaincantes. Le lecteur écoutera même la chanson "When the deep purple falls over garden walls" de Peter DeRose, sortir d'un jukebox (cette même chanson qui inspira Ritchie Blackmore pour le nom du groupe Deep Purple).



Dans l'introduction, Dean Mullaney précise qu'il s'agissait pour Alex Toth de rendre hommage aux comic-strips, avec une histoire d'aviateur proche de la parodie. À la lecture, il s'avère que Toth a bien conçu une intrigue très cohérente, avec une habileté certaine pour utiliser les conventions de ce type de récit, sans pour autant se limiter à une enfilade de clichés, ou se reposer sur des mécaniques invraisemblables. Jesse Bravo est bien le personnage principal du récit (et même le héros), mais de nombreux rebondissements surviennent sans qu'il en soit le moteur.



Ce tome se termine donc avec une dernière histoire (17 pages) pendant laquelle le lecteur voit les hallucinations de Jesse Bravo, ayant perdu connaissance. C'est une leçon de narration phénoménale. Alex Toth n'est pas tenu par une intrigue, il peut donc imaginer sa narration uniquement du point de vue visuel, passant d'une case à l'autre par le biais d'associations d'idée ou d'image. Le lecteur se retrouve donc devant des cases de plus en plus épurée, où l'image tire vers l'abstraction, voire devient abstraite (une simple courbe, ou ligne brisée, ou encore une petite silhouette noire sur fond blanc (cette approche évoque fortement l'épure de Gilbert Hernandez).



Soit le lecteur sera rebuté par ce délire insensé, soit il se rend compte que sur cette trame conceptuelle, Alex Toth réalise un travail narratif exceptionnel. Pourtant sans intrigue, cette suite de 17 pages constitue bien une narration inventive, avec un mouvement fluide, même s'il s'agit d'une case blanche ou noire, vierge de tout trait. Prise une par une, chaque case peut sembler incongrue ou même dépourvue de sens littéral. Remise dans le flux de la narration, à côté d'une autre case, ou dans le contexte de la planche, elle participe à un récit visuellement compréhensible, et pourtant impossible à mettre en mots.



A priori, le lecteur attiré par ce tome y vient surtout pour découvrir l'art d'Alex Toth. Il est comblé au-delà de toute espérance par une maestria au service de la narration, par une leçon de narration à chaque page, et il bénéficie même d'une histoire à la construction intelligente, pleine de suspense. Il est alors possible de découvrir des travaux plus anciens comme Creepy presents Alex Toth ou Zorro: The complete Alex Toth.
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Anthologie Creepy, tome 1

Cette anthologie regroupe les parutions des bandes dessinées publiées dans la magazine Creepy. C’est un recueil de qualité qui est ici proposé. Les bandes dessinées s’étalent sur quelques pages seulement, au même titre que les contes de la crypte étaient courts mais intenses.

Mais les quelques pages de ces bandes dessinées sont d’une grande qualité. Au niveau du graphisme, le noir et blanc ajoute une dimension mystérieuse au récit. La mise en page est très dynamique et cinématographique. Le dessin est très réaliste. Les personnages, les mouvements, les expressions sont finement travaillés.

Les récits sont percutants, avec une morale assez cynique et moqueuse, mais nous sommes dans le ton.

En somme, la réalisation de ces bandes dessinées relèvent du grand art. Une très belle anthologie qu’il faut absolument lire.
Lien : https://lectureroman.wordpre..
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Creepy presents Alex Toth

Comme son titre l'indique, ce recueil regroupe les histoires courtes dessinées par Alex Toth pour les magazines d'horreur Creepy et Eery. Il comprend 21 récits, initialement parus entre 1965 et 1975, tous en noir & blanc. Alex toth a encré toutes ces histoires. Il en a dessiné 17 sur 21. Il a donc encré 1 histoire dessinée par Leo Duranona, 1 par Leo Summers, 1 par Romeo Tanghal, et 1 par Carmine Infantino. Toth a écrit le scénario de 4 de ces histoires. Les autres scénaristes sont Archie Goodwin (8 histoires), Gerry Boudreau (1 histoire), Rich Margopoulos (1 histoire), Roger McKenzie (2 histoires), Doug Moench (1 histoire), Nicola Cuti (1 histoire), Bill DuBay (1 histoire), et Steve Keates (2 histoires). Le tome commence par une introduction de 2 pages de Douglas Wolk, situant le contexte éditorial de ces récits, ainsi que pointant les particularités des dessins d'Alex Toth.



Le principe des anthologies Creepy et Eery était de proposer des histoires courtes, entre 5 et 9 pages pour celles présentées ici, en noir & blanc. Seules 2 histoires se suivent avec un personnage récurrent (les 2 dernières). Au cours de ces 21 histoires, le lecteur va donc découvrir une entreprise de pompes funèbres qui récupère des cadavres pour arrondir ses fins de mois, un individu victime d'hallucinations (il croit que des extraterrestres viennent pour l'enlever, un autre qui cauchemarde qu'un individu à lunettes veut le perforer avec une arme tranchante, un voyage dans le temps, une enquête policière sur une série de meurtres dans un parc d'attractions.



Et ça continue : une cellule dont il faut trouver le code, une soucoupe volante, un robot, des ruines sur une île déserte, des investisseurs tentant de spolier un inventeur de son invention, une épidémie foudroyante, une jeune femme isolée au milieu des confédérés, un tour de prestidigitation inexpliqué, un architecte inspiré, et même un vampire.



Les années ayant passé, le lecteur actuel ressort forcément impressionné par la diversité des récits. Certes il est essentiellement question de vengeance, de meurtre et d'entourloupes. Néanmoins en 160 pages, ces nouvelles auront mis en scène des individus variés, allant d'employés des pompes funèbres à un architecte hors pair, en passant par des banquiers véreux, un propriétaire de parc d'attraction, un pilote d'avion de l'aéropostale, un acteur de l'âge d'or du cinéma muet, un laborantin d'une installation d'étude des maladies contagieuses, un peintre, un survivant dans un monde post apocalyptique, etc. Dans cette diversité, les auteurs des magazines Creepy et Eery s'affirment comme les héritiers légitimes des EC Comics des années 1950.



En termes de narration, les scénaristes de cette anthologie sont un peu moins bavards que ceux d'EC Comics (Al Feldstein et William Gaines), encore qu'ils bénéficient d'un format plus grand (un peu plus grand que celui des comics), ce qui atténue quelque peu le volume relatif des phylactères et des cellules de texte par rapport à la taille de la page. Chaque histoire se lit donc facilement, sans agacement dû fait du volume raisonnable de texte. Leur qualité dépend ensuite de l'originalité de la chute de l'histoire. Celles-ci se terminent avec une chute relevant de la justice poétique. Tout l'art du conteur réside dans sa capacité à imaginer une fin prenant le lecteur par surprise. C'est d'autant plus difficile que le lecteur sait par avance que c'est la règle du jeu, et qu'il en a déjà lu plusieurs (voire qu'il a lu celles des EC Comics). De ce point de vue les auteurs de cette anthologie se situent en cran en dessous d'Al Feldstein et William Gaines.



Un autre critère rentrant en ligne de compte de l'appréciation du lecteur est la capacité des scénaristes à faire exister leurs personnages, à leur donner un peu d'épaisseur, malgré le nombre réduit de pages. Pour ces histoires, ils éprouvent quelques difficulté à dépasser les stéréotypes de ce type de récit, que ce soit le criminel aux abois, le sosie d'Humphrey Bogart (interprétant Sam Spade), le laborantin aigri, ou le prestidigitateur aux allures méphistophéliques.



Dans l'introduction, Douglas Wolk souligne que l'une des particularités d'Akex Toth dans ces histoires est son manque de cohérence graphique de l'une à l'autre, ou (du point de vue opposé) sa volonté d'expérimenter. La seule constante est sa manière de jouer avec les aplats de noir pour donner du poids à la page, du sérieux à ses personnages, et des zones d'ombre au récit. Pour le reste effectivement, presque chaque histoire présente une facette différente du talent de cet artiste.



Dans a première, le lecteur peut apprécier la manière dont il joue avec les ombres chinoises, ainsi que celle dont il s'inspire des films classiques du patrimoine de l'horreur pour recréer ce cimetière de petit village. Dans la deuxième il a recours à de grandes cases pour montrer comment l'individu semble écrasé par les apparitions d'extraterrestres. Dans la suivante, les angles de vue sont tous un peu penché pour traduire le trouble intérieur de ce monsieur assailli par ces visions d'un individu cherchant à le poignarder avec une lame.



Dans "Out of time", le lecteur retrouve AlexToth dans le mode pour lequel il est resté célèbre : celui de l'épure. Les silhouettes et les décors sont comme mangés par de gros aplats de noir. Les décors sont tracés à l'aide de quelques traits gras bien noirs. La puissance de la composition de chaque case n'a d'égal que son élégance. Avec l'histoire suivante, Alex Toth revient dans un registre plus descriptif, avec un personnage qui ressemble vraiment à Humphrey Bogart. Pui on passe à un récit plus conceptuel, celui d'un individu enfermé dans une cellule cubique. Il faut tout le savoir-faire de l'artiste (disposition des cases, variation des angles de vue, jeu géométrique) pour donner vie à ce récit très épuré.



Avec Tibor Miko, l'auteur fascine le lecteur par une histoire d'avion de l'aéropostale poursuivi par un OVNI, grâce à son sens de la spatialisation qui rend les acrobaties aériennes très concrètes, malgré le manque de repère dans le ciel. Ainsi d'histoire en histoire, le lecteur relève ces innovations, ces expérimentations qui attestent de la versatilité de cet artiste, et de sa force de conviction. À mi-ouvrage, il arrive à "Proof positive" dont les planches sont orientées en format paysage et dont est extraite la case qui sert de couverture (un choix un peu surprenant, et une case beaucoup plus saisissante dans le récit). Il convient de mentionner "The reaper" dans laquelle Toth oppose des aplats de noir massif, à des traits très fins pour détourer les silhouettes, pour un contraste maximal.



Avec "The killing" qui se passe dans une plantation pendant la guerre de sécession, le lecteur prend conscience de la dette que Jordi Bernett (dessinateur de Torpedo) doit à Toth. Il constate également que ce sont les dessins qui donnent de la consistance à cette histoire de vengeance. Les personnages existent essentiellement par les dessins, plus que par les dialogues ou par leurs actes. L'action se déroule de nuit, dans une demeure peu éclairée, avec un contraste magnifique entre le noir et le blanc.



Il y a donc également 4 histoires dessinées par un autre artiste qu'Alex Toth, et encrées par lui. Dans "Malphisto's illusion", le lecteur voit que le découpage est plus tassé que celui de Toth. Par contre, il reconnait de ci de là son coup de pinceau pour épurer les lignes et augmenter les contrastes. Dans "Jacque Cocteau's circus of the bizarre", il embellit les dessins de Carmine Infantino. Les dessins de ce dernier lui laissent plus de loisir pour travailler en ombre chinoise, et en silhouettes débarrassées du superflu. Sur un scénario simpliste, il installe une atmosphère palpable qui porte à elle toute seule, tout le suspense. On peut terminer avec un récit survivaliste post apocalyptique écrit par Archie Goodwin. Toth se retrouve à réaliser des images pour montrer le glissement progressif du personnage dans une paranoïa destructrice. Chaque case est calibrée pour montrer les gestes enfiévrés du protagoniste et les quelques éléments nécessaires à la narration. C'est presque surnaturel de constater qu'avec 4 tâches noires, et une douzaine de traits gras, Alex Toth a dessiné 3 individus assis par terre en train de se réchauffer autour d'un feu.



De prime abord, le lecteur peut se demander si cette anthologie vaut vraiment le coup. Le tome Bravo for adventure fournit un excellent exemple de l'art épuré d'Alex Toth et ne semble pas appeler de complément. Néanmoins ce recueil comprend des récits tout aussi remarquables par le travail de composition, ainsi que des exemples de la versatilité de cet artiste.
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Bravo for Adventure

Ce tome regroupe toutes les histoires écrites, dessinées et encrées par Alex Toth (25 juin 1928 – 27 mai 2006), mettant en scène le personnage de Jesse Bravo, réalisées entre 1982 et 1984. Il se présente sous un format de bande dessinée européenne (34cm * 25cm), avec une couverture rigide épaisse, un papier assez épais pour qu'on ne voit pas la page suivante au travers de celle que l'on est en train de lire.



Le tome commence par une page de texte rédigé par Dean Mullaney retraçant le contexte de la genèse de ces histoires, leur place dans la carrière d'Alex Toth, l'historique chaotique de leur publication.



Who is Jesse Bravo ? (1982, 4 pages) – Sous forme de dessins accolés à des textes, Alex Toth présente la vie de son personnage.



Bravo for adventure (1984, 54 pages) – Dans les années 1930, Jesse Bravo (un pilote d'avion, installé à son compte) accepte des commandes de fret, ou de réalisation d'acrobaties pour Hollywood. Alors que les finances sont en chute libre, il refuse de chercher un autre pilote qui doit de l'argent à un propriétaire de casino, et il accepte de réaliser des acrobaties pour un film qui doit se tourner à Lone Pine (même s'il refuse d'y emmener la fille du réalisateur).



Coming (1982, 17 pages) – À Burbank en 1937, assommé par une pale d'hélice, Jesse Bravo hallucine. Il s'imagine dans une sorte de course-poursuite sans queue ni tête, de nature psychédélique.



Le tome se termine avec 14 pages d'extra, comprenant des dessins promotionnels pleine page, 2 comparatifs noir & blanc / couleurs (l'édition française de 1975), et quelques pages de crayonnés.



Le premier constat qui s'impose est que le travail d'édition est irréprochable, d'une très grande qualité, avec des pages parfaitement reprographiées permettant d'apprécier chaque trait, chaque aplat de noir. L'introduction de Dean Mulaney permet d'apprendre (ou de se remémorer) qu'Alex Toth a connu plusieurs vies professionnelles, comme dessinateur, mais aussi dans l'animation. IDW a d'ailleurs publié 3 tomes retraçant ses carrières : "Genius, animated: The cartoon art of Alex Toth", "Genius, illustrated: The life and art of Alex Toth", "Genius, isolated: The life and art of Alex Toth".



Ladite introduction permet également d'apprécier le sens de l'expression "un artiste pour les artistes", puisque Toth a été un modèle pour des dessinateurs comme Darwin Cooke, Bruce Timm, Howard Chaykin ou Paul Pope. Un feuilletage un peu rapide ne permet pas d'appréhender les qualités d'Alex Toth qui rendent ses comics si remarquables. Malgré le grand format, le lecteur ne voit au départ qu'une apparence datée, évoquant fortement les comic-strip des journaux américain. Mullaney indique d'ailleurs qu'Alex Toth admirait des créateurs de comic-strip comme Milton Caniff (voir "Male Call" ou "Terry and the Pirates") et Noel Sickles (voir "Scorchy Smith").



Le lecteur se lance donc ce tome et il remarque immédiatement des traits épurés et des cases évoquant un peu Hugo Pratt. Il est également saisi par le lettrage fait main, sans cette impression répétitive des lettrages informatiques. Ce lettrage un peu irrégulier dans l'espacement des lettres et leur forme transmet une impression organique vivante, très agréable, un peu artisanale.



D'ailleurs page 8, le lecteur découvre une case constituée de mots qui se chevauchent les uns les autres, sans forme humaine ou autre. La dernière case de cette page montre un vaisseau spatial en train de s'éloigner laissant une trace composée de gros carrés arrondis dont le lecteur se demande s'ils représentent les restes d'échappement d'un moteur à énergie inconnue, ou le son du même moteur retranscrit dans un alphabet extraterrestre (ou peut-être les 2 à la fois).



Cela peut paraître dérisoire d'aborder les qualités graphiques d'Alex Toth par le lettrage, mais pourtant cet aspect est partie intégrante de la page, et montre que cet artiste brise le mur qui sépare le dessin, des lettres d'un mot. À plusieurs reprises, Alex Toth rapatrie les lettres de l'alphabet dans le domaine du dessin en jouant sur leur graphie (une leçon dont se souviendront Howard Chaykin, et Ken Bruzenak, son lettreur attitré).



Dès ces premières pages, le lecteur peut aussi constater l'incroyable travail d'épuration que Toth effectue sur les traits et les aplats de noir. En détaillant la manière dont est dessiné l'avion en train de voler (en haut à droite de la page 5), le lecteur constate un faible nombre de traits et une grosse masse noire pour la carlingue de l'avion. En prenant du recul, il constate qu'il peut quasiment identifier le modèle de l'avion, voir la fragilité des ailes de ce biplan, imaginer les contraintes qui tiraillent les câbles qui rigidifient la structure de l'avion, etc. C'est incroyable tout ce qu'expriment ces quelques lignes !



Tout au long de ce tome, le lecteur pourra ainsi observer à loisir la façon dont Alex Toth recherche jusqu'où il peut simplifier un contour, ou l'intérieur d'une surface, sans rien perdre de sens, pour atteindre une élégance raffinée. Il ne faut pas croire que cette épuration va de pair avec une forme de vide, ni d'économie. La gestion des aplats de noir et les variations d'épaisseur des traits de contour ont aussi pour effet de ne jamais donner l'impression d'une case creuse, ou superficielle. Lorsque la narration visuelle le nécessite, Alex Toth réalise des dessins comprenant plus de détails, comme l'intérieur d'un bar (page 18), les cadrans d'une radio (page 25), ou encore la carrosserie d'une Rolls Royce (page 62).



Ce qui est également saisissant à la lecture de ces pages, c'est qu'il n'y a pas de cases statiques. Sans donner l'impression de rythme effréné ou de mouvement incessant, Alex Toth compose des images toujours pleines de vie, allant d'un simple haussement de sourcil, à un bolide lancé à toute allure. Il y a là une science de la composition proprement habitée par le flux de la vie.



Cette vie émane également des personnages croqués par Alex Toth. Ils disposent tous d'une morphologie et d'une physionomie distinctes, facilement mémorisables, sans qu'ils n'en deviennent des caricatures. Sans aller concevoir des tenues extravagantes, Toth prend soin que chaque costume soit adapté à la personne, à son activité, et aux conditions météorologiques. Alex Toth sait dessiner avec une rare conviction les évolutions des avions en vol, malgré l'absence de repère fixe dans le ciel pour indiquer leur position ou leur trajectoire. La reconstitution historique est des plus convaincantes. Le lecteur écoutera même la chanson "When the deep purple falls over garden walls" de Peter DeRose, sortir d'un jukebox (cette même chanson qui inspira Ritchie Blackmore pour le nom du groupe Deep Purple).



Dans l'introduction, Dean Mullaney précise qu'il s'agissait pour Alex Toth de rendre hommage aux comic-strips, avec une histoire d'aviateur proche de la parodie. À la lecture, il s'avère que Toth a bien conçu une intrigue très cohérente, avec une habileté certaine pour utiliser les conventions de ce type de récit, sans pour autant se limiter à une enfilade de clichés, ou se reposer sur des mécaniques invraisemblables. Jesse Bravo est bien le personnage principal du récit (et même le héros), mais de nombreux rebondissements surviennent sans qu'il en soit le moteur.



Ce tome se termine donc avec une dernière histoire (17 pages) pendant laquelle le lecteur voit les hallucinations de Jesse Bravo, ayant perdu connaissance. C'est une leçon de narration phénoménale. Alex Toth n'est pas tenu par une intrigue, il peut donc imaginer sa narration uniquement du point de vue visuel, passant d'une case à l'autre par le biais d'associations d'idée ou d'image. Le lecteur se retrouve donc devant des cases de plus en plus épurée, où l'image tire vers l'abstraction, voire devient abstraite (une simple courbe, ou ligne brisée, ou encore une petite silhouette noire sur fond blanc (cette approche évoque fortement l'épure de Gilbert Hernandez).



Soit le lecteur sera rebuté par ce délire insensé, soit il se rend compte que sur cette trame conceptuelle, Alex Toth réalise un travail narratif exceptionnel. Pourtant sans intrigue, cette suite de 17 pages constitue bien une narration inventive, avec un mouvement fluide, même s'il s'agit d'une case blanche ou noire, vierge de tout trait. Prise une par une, chaque case peut sembler incongrue ou même dépourvue de sens littéral. Remise dans le flux de la narration, à côté d'une autre case, ou dans le contexte de la planche, elle participe à un récit visuellement compréhensible, et pourtant impossible à mettre en mots.



A priori, le lecteur attiré par ce tome y vient surtout pour découvrir l'art d'Alex Toth. Il est comblé au-delà de toute espérance par une maestria au service de la narration, par une leçon de narration à chaque page, et il bénéficie même d'une histoire à la construction intelligente, pleine de suspense. Il est alors possible de découvrir des travaux plus anciens comme "Creepy presents Alex Toth" ou "Zorro: The complete Alex Toth".
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Torpedo, tome 1 : Tuer c'est vivre

J'aime beaucoup les dessins de Toth et Bernet (sans savoir qui fait quoi), leur crayonné américain est simple et efficace, va à l'essentiel. Et les courts scénarii de Sanches Abuli tracent peu à peu les traits de leur personnage et de son entourage, qu'il nous rend familié malgré son caractère violent, mysogine, sans pitié ni scrupules .
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Creepy presents Alex Toth

Au départ, je voulais m'intéresser au cas de Bernie Wrightson. Je ne connaissais cet auteur que de nom, n'ayant en mémoire que quelques illustrations apercues de son Frankenstein. Je m'étais dirigé vers une compilation de récits publiés dans les revues de Warren Publisihing (essentiellement Creepy et Eerie). Parmi les titres fréquemment achetés avec l'anthologie consacrée à Wrightson se trouvaient les anthologies consacrées à Richard Corben et Alex Toth.

Alex Toth...

Le nom m'évoquait vaguement quelque chose sans que je puisse le rattacher à quoi que ce soit.

Je me suis fait un gros plaisir et me suis offert les 3 anthologies (une quatrième est consacrée à Steve Ditko... ce sera peut-être plus tard).

Dans l'introduction, Alex Toth est défini comme un génie sans chef d'oeuvre.

Un rapide coup d'oeil à sa biographie permet de comprendre ce que cette expression recouvre.

Il débuta chez DC Comics jusqu'à son service militaire. Libéré de ses obligations militaires, sa carrière fut plutôt chaotique. Il a touché à tout, à l'image d'un mercenaire du crayon. On le retrouve sur des adaptation de licenses télévisées comme Zorro pour Disney, plus rarement sur des comics de super-héros. Il travaille dans l'animation au sein des studios Hanna-Barbera pour lesquels il crée entre autre le fantôme de l'espace. Mais c'est au seins de magazines "de genre" qu'il va collaborer le plus étroitement. Il apparaît ainsi régulièrement au sommaire de magazines d'horreur (comme Creepy et Eerie), dans des récits de guerre (Blazing Combat). Mais son nom n'est associé à aucun personnage ou série récurrente, mais s'il a réalisé la première histoire de Torpedo, série policière écrite par Enrique Sanchez Abuli. Mais il abandonna rapidement le dessin à Jordi Bernet.

A l'image d'un Battaglia ou d'un Toppi, Toth reste méconnu du grand public. Il est pourtant un auteur respecté dans le milieu et est considéré comme un des maîtres du noir et blanc, à l'égal d'un Milton Caniff ou d'un Hugo Pratt.

Cette anthologie permet de prendre consience de la virtuosité de Toth.

Je dois reconnaître qu'il ne m'est pas toujours facile de décéler une "patte" Toth. En fait, Creepy et Eerie était spécialisé dans les shockers: courts récits à chute qui ne lésinaient pas sur les effets faciles. Tout le talent de Toth apparaît dans cette faculté qu'il avait de faire naître l'ambiance adéquate en quelques coups de crayons. Il pouvait trouver l'angle original pour donner corps aux idées des scénaristes. Il se conformait au moule de ce genre de publication tout en réussissant à y apporter ce petit quelque chose qui donnait à ces récits un véritable impact.

Il proposait des solution graphiques innovantes pour suggérer l'enfermement dans Ensnared

Il jouait du hors-champ avec brio...

Il alternait noir et blanc tranché avec une riche palette de gris pour donner de la nuance.

Il ne semble jamais pris en défaut.

Toth était un mercenaire du crayon.

Mais ce n'était pas un tâcheron qui appliquait des recettes éprouvées.

Toth expérimentait sans cesse.

Sans doute est-ce là ce qu'il aimait dans ces courts récits "de genre".

Au diable la postérité.

La liberté artistique avant tout.
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Bravo pour l'aventure

C'est vrai, le scénario n'a en lui même rien de bien exceptionnel, je le reconnais, mais il reste captivant d'un bout à l'autre. Toutefois, il faut bien admettre que cette lecture vaut surtout pour la redécouverte d'Alex Toth. Et même si on peut ne pas toujours être réceptif, il faut bien admettre que ce maître continue d'impressionner, encore maintenant !
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Bravo pour l'aventure

Alex Toth, dessinateur né en 1928 et décédé en 2006, est considéré par les amateurs de comics de l’âge d’or et par tous les amateurs de beau dessin et du noir et blanc comme une référence du médium de la bande dessinée.
Lien : http://bdzoom.com/128777/com..
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