Pour justifier cette confession auriculaire, on disait que les solennités auxquelles les initiés allaient être admis étaient si grandes, si célestes, si saintes, que celui qui avait la conscience chargée d'une faute, d'un péché qu'il n'avait point expié, ne pouvait absolument pas y être admis. Aussi était-il indispensable, dans l'intérêt même de ceux qui voulaient se faire initier, que le prêtre officiant sondât leur conscience de peur que s'ils venaient sans s'être auparavant purifiés de leurs fautes, la colère des dieux ne fût excitée contre les profanes intrus. Tel était le prétexte; mais aujourd'hui que nous connaissons le caractère essentiellement impur de leurs dieux et de leur culte, qui ne voit que ce n'était là qu'un prétexte; que leur but principal, en demandant aux candidats de confesser leurs fautes secrètes, leurs faiblesses et leurs péchés, était de les mettre entièrement à la merci de ceux auxquels ils confiaient les plus intimes pensées de leur âme, et leurs secrets les plus importants?
Cà et là une prière pour les morts comme celle-ci: "Dieu veuille faire revivre ton esprit", montre bien que le mystère d'iniquité avait déjà commencé son oeuvre, mais de pareilles inscriptions montrent aussi qu'il avait travaillé lentement et avec circonspection, et que jusqu'à l'époque à laquelle elles appartiennent, l'Église Romaine ne s'était pas encore développée comme aujourd'hui où elle défend absolument à ses prêtres de se marier. Lentement et sournoisement, Rome a posé les bases de son système de prêtrise sur lequel elle allait ensuite élever un si vaste édifice. – À ses débuts, elle avait le nom de "Mystère" scellé sur son système.
Le livre célèbre du Docteur Hislop, Les Deux Babylones, que M. le pasteur Cerisier a fait passer dans notre langue, apporte un appoint précieux à l'arsenal de la controverse des protestants évangéliques contre l'Église de Rome, la Babylone moderne, qui a, comme le prouve surabondamment le livre de M. Hislop, emprunté à l'ancienne Babylone des bords de l'Euphrate, la plupart des détails de ses rites, de ses cérémonies et de sa hiérarchie. Eug. Réveillaud (page VII)