Les habitants ont un nom spécifique pour ces strates de vapeur blanche exsudée par la mer, qui dérivent vers la côte, remplissent les vallées et lèchent le pied des collines : c’est le haar, un mot auquel Isabel avait toujours trouvé une qualité euphonique particulière. Si ce haar produisait un son, par extraordinaire, ce serait un soupir, une douce exhalaison d’air humide venu du fond de la poitrine.