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Citations de Alexandre Breffort (13)


Alexandre Breffort
Une partouze, c'est l'amour avec un grand tas.
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Alexandre Breffort
« Cogiter avant de s'en servir. »

Jean-Paul Sartre.
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Alexandre Breffort
Dieu est un vieux monsieur qui adore se faire prier.
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Alexandre Breffort
  
  
Dieu, quand il a pétri la terre, a fait une grosse boulette.
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Alexandre Breffort
J'étais tombé sur une indécente de lit.
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-Je suis du bois dont on fait les flûtes.

(Pan)
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MALDONNE

Douze juin mil neuf cent vingt-trois!

Me voilà sur le sable ou plutôt sur le pavé de bois de la rue Saint- Honoré.
Tout heureux.
Je viens d'être balancé de l' Union, compagnie d'assurances sur la vie.

Ouf!

En quarante jours que j'y suis resté à sécher sur des « polices » j'ai jeté 618 coups d'œil désespérés à la pendule. Ça ne l'a jamais fait avancer de trois secondes.
Se trouver libéré du service militaire pour s’engouffrer dans une autre prison, ça ne me serait jamais venu à l'esprit. Mais c'était venu à l'esprit de ma mère qui s'inquiétait de me voir sans boulot et qui, finalement, m'avait, je ne sais comment, trouvé celui-là.
Il est vrai que je commençais à filer un coton suspect. J'avais retrouvé le môme Lupeau, un marrant, un vrai titi et qui ne se cassait pas beaucoup la nénette pour ce qui est du coltin. C'est bien simple, on ne l'avait jamais vu travailler. Débrouillard comme pas deux, il vivotait de petits commerces absolument imprévus. Et vivait avec son père, car c'était un sage.
Je ne l'avais vu qu'une fois se gonfler d'orgueil. Le jour où son père avait été décoré de la médaille du travail — trente ans de service dans la même maison.
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Alexandre Breffort
La Bible ne fait pas le moine.
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Alexandre Breffort
« Mange ! »

Mme Cambronne à son petit garçon.
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Rien ne va plus

« Et pourtant, elle tourne ! »
Le Croupier.

C'est par un matin printanier de décembre — l'aventure se passe dans une édénique principauté de la Côte d'Azur — que l'Étranger avait fait son apparition, très simplement. Chapeau mou, chaussures vernies, modeste pardessus à martingale, il pouvait passer pour le ponte le plus inoffensif.

Il fallut vite déchanter. L'homme s'était à peine installé à la table de roulette qu'il devint, en vertu d'une chance impolie à force d'insolence, le pôle attractif de toutes les curiosités.

« Maximum sur le 28.

— Rien ne va plus ! 28, noir, pair et passe.

— Laissez la mise.

— Rien ne va plus ! 28, noir, pair et passe. »

De la véritable sorcellerie ! Les jetons affluaient vers le joueur comme une marée pactoléenne.
Ce soir-là, l'homme ne joua pas plus avant. Chacun estima qu'il avait bien raison et qu'il est toujours sage, après une passe de chance, d'effectuer une retraite stratégique.

Le lendemain, il était là, l'air détaché, comme un coupon de titre, et accompagné de deux domestiques chargés d'emporter, en de larges poches, les gains éventuels. Et l'homme gagna comme la veille il avait gagné. Il gagna d'une façon ahurissante. Sa chance paraissant être, à cette minute, un défi aux lois naturelles et officielles du jeu, les spectateurs s'en étonnèrent grandement, au même titre qu'ils se fussent étonnés d'une faillite des lois physiques éternelles ou d'un arrêt, sans accident, du battement de leur propre cœur.

« Maximum sur le 17, maximum sur le noir, sur
l'impair, manque et la seconde douzaine.

— Messieurs, faites vos jeux ! Rien ne va plus ! »

Au milieu des clameurs, le croupier annonçait :

« 17, impair et manque. »

Ce fut du délire. Personne — par expérience — n'admettant une manifestation prolongée et insolite de la veine, il était hors de doute que l'infaillible martingaleur possédait la clef, la formule magique qui, violant les
probabilités, agenouille la poisse, domestique le hasard et impose le concubinage à la fortune.

Les croupiers tentèrent un geste de défense. D'un accord tacite, ils accélérèrent le rythme de la boule pour affoler le joueur. Celui-ci se fâcha et, incontinent, fit sortir douze fois de suite le 9, ce qui ne s'était jamais vu.

« 9, rouge, impair et manque. »

Ayant ainsi fait la preuve — par 9 — de sa toute-puissance, il alluma un cigare qu'il paraissait aussi avoir bien gagné.

La scène fut inoubliable et d'un désordre sans précédent. On l'embrassait, on l'élevait dans un geste de triomphe, on fouillait dans ses poches — par amitié
spontanée — et tous les joueurs, qui, ce jour-là, perdaient la boule, alors que la boule les perdait chaque jour, le regardaient avec cette envieuse admiration qu'ont les maris bafoués pour les dons Juans.

On dut faire appel à la caisse des autres tables pour régler les gains de l'homme. Le lendemain, le Casino paya par chèque et fit élargir les râteaux pour gagner du temps dans les opérations de paiement. La caisse se vidait. L'homme gagnait toujours. Ne dût-on pas, certain soir de Noël, le laisser emporter le grand lustre de 372 bougies et la tenture de la salle de baccara ?
L'homme prenait tout, avec une froide impassibilité. Secondé par deux forts déménageurs, dont le fourgon attendait à la porte, il enleva successivement le comptoir du bar, le tableau de Ribera et la femme d'un croupier.

Le conseil d'administration, affolé, décida de se réunir en assemblée extraordinaire pour prendre des mesures d'extrême urgence.

Hélas ! on ne pouvait rien faire. Une expulsion eût été arbitraire, l'homme ne se rendant coupable d'aucune irrégularité. De plus, une telle mesure eût sans doute amené des complications diplomatiques. Que faire ?

Quinze jours plus tard, le Casino, en état de liquidation judiciaire, quittait son fastueux palais pour s'installer dans une baraque Adrian. Les trois quarts des croupiers étaient inscrits aux fonds de secours de chômage. La situation était désespérée ; mais le gros martingaleur se refuserait — c'était probable — à venir jouer dans un cadre si peu luxueux. Il vint. Ni les prières, ni les ruses
n'eurent raison de sa détermination. Il revint tous les jours. Et tous les jours, il gagna. On sentait que cet homme profitait d'une veine impitoyable.

Et tout périclita. Le Casino en tôle ondulée dut fermer ses portes comme avait fermé ses portes le Casino de marbre. La lutte fut épique. Presque seul, secondé uniquement par quelques ducs et comtes authentiques qui, par un honnête retour des choses, tenaient l'emploi de barons, le prince régnant, voulant donner l'exemple du noble sacrifice, n'hésita pas alors, héroïque et farouche, à s'installer au coin du grand palmier, avec un parapluie
retourné, pour y pratiquer le jeu innocent du bonneteau.
C'était l'ultime ressource, le suprême espoir. L'homme, enfin, pris de pitié, s'abstiendrait peut-être de venir. Il importait de lutter jusqu'au bout.

Le prince se réveilla, les traits convulsés. Par la grande fenêtre du palais, il vit le Casino surplombant la mer bleue et disparaissant à demi sous les fleurs, le
Casino resplendissant et tout fardé de l'éclat d'un soleil méditerranéen.

Le prince, la prunelle élargie, essuya sur ses tempes une sueur d'angoisse.

« Un rêve absurde », fit-il.
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UN HUMORISTE

« Demain, quatre pages ! »
Henri III


Il vint au monde humoriste. On comprit tout de suite dans la famille que ce serait un précoce de gosse. A peine l’avait-on arraché des bras de son père pour le confier au sein de sa mère qu’il pensa :
« Je tombe de mâle en pis ! »
Mais il se garda bien de le dire parce qu’il ne parlait pas encore et qu’il était vexé.
Il avait de l’esprit jusqu’au bout des ongles, et dès qu’il put lire les journaux, ce fut pour se marrer supérieurement au récit des déboires du président du Conseil. De quoi se tordre, en vérité.
« N’avoir pas encore sa majorité à cet âge ! Quel retard ! »
Il excellait délicieusement dans le genre vache. Un jour que sa maman lui intimait l’ordre d’appeler son père, il rétorqua :
« Lequel ? »
Ce qui lui valut une volée qui ne l’était pas. Il grandit. Non par conformisme, mais parce que c’était sa nature. L’âge d’être soldat le prit à l’heure où sa vocation d’humoriste s’affirmait. Comme il n’arrêtait pas de faire des calembours, il fut versé dans l’auxiliaire.
C’est alors que, souffrant de sa nouvelle condition, il eut l’idée de faire insérer cette annonce dans un journal spécialisé : Jeune auxi gêné cherche une oxygénée.
Il préférait – et de loin – les brunes authentiques, mais son annonce rédigée autrement, eût manqué de sel.
Et c’était un humoriste.
Il attendit. Une missive lui vint, d’une jeune personne servante dans une maison bourgeoise. Rendez-vous fut pris. C’était un petit bout de femme haut comme ça. Dès qu’il la vit :
« Elle est courte », fit-il.
Et ne se consola qu’en ajoutant qu’elle était bonne. Des projets furent ébauchés. On se marierait et tout. Pour la cérémonie, on se retrouverait à la porte de la Chapelle. Malentendu. Alors qu’il attendait à la porte de la chapelle de son quartier, elle s’était rendue à la station du Nord-Sud proche de la barrière. Quand il comprit, une crise d’hilarité le secoua. Au fond, ne s’était-il pas marié pour rire ?
« Le mariage hymen à tout à condition de ne pas le contracter », songea-t-il.
Cependant, lorsqu’il fut rentré au logis et qu’il se vit seul dans son lit-cage, il se traita de grand serin. Ce qui, fort heureusement, l’amusa une bonne partie de la nuit. De sa nuit de noces.
C’est à cette époque qu’il écrivit certaine histoire désopilante Qui fit le tour du monde. Traduite en quatre-vingt-trois langues ; N’avait-il pas imaginé qu’un de ses amis s’appelait Yau de Poêle ? Ce qui fournissait à mille quiproquos irrésistibles l’admirable occasion de s’épanouir. Il était alors en plein succès, se faisant payer très cher des mots impayables. Marié – c’était arrivé une bonne fois – un jour que sa femme l’avait doté d’un rejeton couleur café au lait, il crut défaillir. Une colère inconnue l’agitait. Une soif de meurtre lui bourdonnait aux tempes. Mais, comme il allait faire un malheur, l’inspiration vint…
« C’est un marmot croisé », articula-t-il.
Et de rire. Pouvait-il se fâcher après un mot historique ?
Malgré les apparences, il n’était pas heureux. Jouer ce rôle d’homme réjoui envers et contre tout le fatiguait. Comme ce devait être bon de quitter ce masque d’humoriste, d’exhaler ses rancoeurs en toute sincérité ! Et de ne pouvoir laisser couler ses larmes, il en aurait pleuré.
Sa fin fut tragique. Un jour qu’il buvait un anis dans un café des boulevards (n’avait-il pas dit au garçon : « Poète, prends ton litre et me donne un Berger » ?), un orage affreux éclata.
« C’est plus de l’amour, c’est de l’orage », fit-il.
Mais alors qu’il s’aventurait à la terrasse, il fut terrassé.
Il rendit l’âme, murmurant dans un sourire épanoui :
« Je suis victime du coup de foudre ».
Ce fut d’ailleurs, avec le mot de la fin, la fin de ses maux.
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« Suzanne, ouvre-toi ! »
Les vieillards.
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DRAME PASSIONNEL

« Pour une année où il n’y a pas de pomme ! »
(Adam)

Ceci se passait dans le Paradis terrestre, prématurément disparu et qui fut la seule vraie auberge de la Genèse.
Un soir, un petit soir gris de décembre, un peu avant les étrennes, Adam reçut une lettre anonyme. Ou plutôt une pierre anonyme, car, à l’époque, l’utilisation du papyrus n’était pas même envisagée.
La missive, gravée au silex, était ainsi libellée : « Eve vous trompe. Suivez-la, vous la surprendrez en flagrant délit. » C’était signé : « Une personne qui vous veut du bien. »
Le premier réflexe d’Adam lui fit dire : « Ce que les gens peuvent être méchants tout de même ! » Mais il se sentit bouleversé. Ainsi celle qu’il aimait ne serait qu’une garce comme les autres et l’innocence de son regard ne lui servirait donc qu’à dissimuler la pire des perversités ! Le pauvre en eut gros sur la patate, comme on disait. Bien que le procédé lui répugnât, il résolut de prendre Eve en filature. Il se mit à l’affût dans le jardin des planques. Elle, sans méfiance, préparait l’hydromélécass et raccommodait les épuisettes à mammouths. Avant le coucher du soleil, elle alla jusqu’à la source, but une gorgée d’eau claire et se mira complaisamment dans le reflet d’un ruisseau. Et c’était tout. Pas plus de rendez-vous galant que sur le dos de la main. Adam la suivit pendant trois lunes – montre en main – sans pouvoir relever contre elle la moindre preuve de trahison.
La pierre anonyme avait-elle menti ? Eve n’était-elle pas victime de la plus effroyable calomnie ? C’était à voir. Et, bien que la réflexion humaine en fût à ses balbutiements, Adam réfléchit.
« Voyons, se dit-il, cette accusation est invraisemblable. Les statistiques sont formelles, au dernier recensement nous n’étions que deux dans le Paradis terrestre : Eve et moi. Il est donc impossible qu’elle me trompe. »
Il se prit à fredonner la ritournelle en vogue, puis, moqueur :
« Le pauvre type qui m’a envoyé la lettre n’a pas pensé à cela. »
Et se tapant sur la cuisse :
« Quel idiot », fit-il.
Pourtant ayant – avec quelle douleur ! – réfléchi un peu plus, Adam fut amené par une habile déduction à se dire que le mystérieux expéditeur ne pouvait exister non plus. Voilà qui compliquait singulièrement l’affaire, ou bien inclinait à une pénible hypothèse :
« Mais alors, l’idiot, c’est moi ! » Cette conclusion, pour désobligeante qu’elle fût, s’imposait à l’esprit, nette, claire, logique, inexorable.
Adam, qui souffrait affreusement, n’ayant jamais tant pensé, procédait par élimination.
« Il n’y a que deux êtres qui peuvent avoir écrit cette lettre : Eve ou moi. Or, ce n’est pas moi, je le saurais. Le saurais-je vraiment ? Mais oui. Voyons, réfléchissons (oh ! ma tête). Donc c’est Eve qui écrit. Alors, pourquoi a-t-elle fait cela ? Pourquoi s’accuserait-elle, d’autant plus que sa conduite est irréprochable ? Pourquoi ? »
Adam, qui se piquait de psychologie – et le nez de temps en temps – crut trouver une explication dans le fait que sa compagne avait résolu de le rendre jaloux.
Alors, il éclata :
« Jaloux, moi ? Elle est bien bonne. Jaloux ! Non mais chez qui ? Eh, mais je vais lui donner une de ces leçons qu’elle n’emportera pas en paradis. D’abord, pour commencer, je la laisse tomber. »
Et, roulant les épaules, désinvolte, tout à fait casseur d’assiettes, il eut un geste large. Un geste qui rassurait l’avenir.
« Une de perdue, dix de retrouvées », fit-il.
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