Alexandre Desoutter

Je m’adresse à toi, lecteur, depuis le fond des âges
Imagine-toi, en l’an 1020, au sein d’un équipage
Sur la mer, sous le vent, de solides gaillards
Une trentaine de vikings, remplissent un drakkar.

A la proue du navire, se tient notre héros,
Thorfinn Bjarnison, lui, l’enfant de Bodø
Que fait-il donc, entre Islande et Groenland,
Naviguant seul, parmi l’hostile bande ?

Vois-tu lecteur, Thorfinn n’est que malheur
Retient péniblement, ses peines et ses pleurs
Depuis l’un de ces beaux jours où, d’un joli crépuscule,
La vie, le destin, d’un coup de dés basculent.

La jolie chevelure, au cœur de ses pensées,
Son amour, sa vie, sa belle fiancée
Sur la décision d’un seul, qui lui fut retirée
Cet ultime regard, et comment l’oublier ?

Sur ce rafiot craquant, il se sait poursuivi
Par des tueurs, ceux du Jarl Torvi
Seigneur des Lofoten, son ennemi mortel
Pour le brave Thorfinn, ô rancœur éternelle.

Aeryn, belle enfant, que t’est-il arrivé ?
Ces hommes avides, où t’ont-ils enlevé ?
Thorfinn, le fier amant, la belle allure
De t’avoir conquise, est désormais parjure.

Rompant son serment, n’a pu te protéger
Par les mers, se retrouve à voguer
En quête d’un exil, est parti pour l’Islande
Désormais, cingle vers le Groenland

Vastes rivages où notre héros
La rédemption, espère être sa dot
Crois-tu, lecteur, qu’en ces fjords isolés,
Thorfinn, Aeryn, pourra-t-il oublier ?