Mon fils, Avinoam Bezalel, est né à Bucarest en 1945. Il a le nom de mon père–et un grand nombre de ses qualités. Le jour de sa naissance coïncidait exactement avec Yom Kipour et, quand j’arrivai au Temple Coral, un messager m’attendait avec la bonne nouvelle. La tradition voulait que le grand rabbin sur le premier à ouvrir l’Arche sainte le jour de Kippour. Et, tandis qu’apparaissaient devant moi les rouleaux de la Torah, le hazzan entonna le texte liturgique qui se termine avec la supplication. « Je te prie, ô mon Dieu, de donner Ta grâce au fils que Tu m’as donné… ». Chaque année, à Kippour, quand je lis ce verset, je remercie Dieu du don inestimable qu'il nous a fait, à ma femme et à moi, en la personne de notre fils. À lui aussi j’ai enseigné personnellement la Bible, le Talmud et la pensée juive. Il devait manifester très tôt son attachement à Maïmonide, qui fut à la fois rabbin et médecin et qui l'influença certainement dans le choix de ses études. Il résolut en effet de devenir médecin pour pouvoir soulager et aider ceux qui souffrent. Il était encore étudiant quand il reçut un prix de l’université de Genève pour un mémoire sur le thème « Médecine et judaïsme », qui fut publié plus tard sous forme de livre à Tel-Aviv, en hébreu et en anglais, et très bien accueilli en Israël, en Europe et en Amérique. Aujourd’hui, Avinoam Bezalel enseigne la neurologie ophtalmologie à Genève et est reconnu comme un des meilleurs spécialistes européens en ce domaine. Autour d’un grand nombre de publications, il est souvent invité à faire des conférences dans des universités d’Europe, des États-Unis et d’Amérique du Sud. Il a épousé Edith Abensur, qui est médecin et descend d’une très ancienne famille sépharade dont les origines remontent à l’Espagne d’avant l’Inquisition. (p. 280–281)
Esther est née à Bacău en 1938. Dès l’enfance, elle manifesta un vif intérêt pour les grands textes juifs. À Genève, je lui enseignai personnellement la Bible, le Talmud et la pensée juive. Elle était une élève si avide d’apprendre qu’un jour où, trop occupé, je n’avais pas pu lui consacrer son heure habituelle, elle refusa absolument d’aller se coucher tant qu’elle n’aurait pas eu sa leçon. Au fil des années, elle devint pour moi une très précieuse assistante dans la rédaction de mes textes scientifiques. Docteur de l’université de Genève, elle est l’auteur d’un livre important, très réputé dans les cercles philosophiques sur Philon d’Alexandrie. Il a été publié à Paris en 1970. En 1987 a apparu un recueil de textes sur la pensée juive qu'elle a intitulé « Le Buisson de la voix ». Esther a épousé Joseph Starobinski, qui est juge à la cour de justice de Genève. Il est le fils d’Aaron Starobinski, un médecin né en Pologne et hautement versé en littérature et philosophie juives. Esther et Joseph ont deux fils, Gabriel qui a fait ses études à l’université de Bar-Ilan et s’est fixé en Israël, où il s’est marié, et David, qui vient de terminer ses études secondaires à la yeshiva Etz Haïm, près de Paris, et commence ses études universitaires d’ingénieur. (p. 279-280)
Au cours d'une réception officielle, le 23 février, Burducea me prit par le bras et me conduisit jusqu'au premier conseiller de l'ambassade soviétique, Pavlov, pour bien montrer à ce dernier qu'en Roumanie, les religions étaient égales entre elles. Il ajouta que j'étais "un des plus brillants esprits du pays".
(p. 212)
Il peut sembler extraordinaire, étant donné les circonstances dans lesquelles nous vivions, de penser que nous nous réunissions fréquemment chez moi pour traduire le Pentateuque, plus un commentaire, en roumain.
(p. 124)