AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Charybde2


« Vous n’avez pas de mère ? » siffla-t-il, à bout d’arguments.
Le policier répliqua vivement : « Et vous, vous en avez une ? »
Ils se toisèrent quelques instants en silence, jusqu’à ce que la fureur de Tchakovitch ait fait place à de la tristesse, qui envahit soudain tout son corps, anéantissant toute sa force. Il baissa les épaules et détourna les yeux.
Deux porteurs arrivèrent alors de la rue et gravirent l’escalier d’un pas lourd ; Tchakovitch se retourna et les suivit, comme s’ils lui avaient montré le chemin, la sortie. Ils montèrent d’un pas égal au deuxième étage et pénétrèrent dans l’appartement dont les portes, comme chez Tchakovitch, étaient grandes ouvertes. La première pièce était déjà vide et les porteurs, sans s’arrêter, passèrent dans la suivante d’où s’échappa un instant plus tard une discussion bougonne. Tchakovitch, ne sachant que faire, alla à la fenêtre. Il contempla le boulevard sous un rideau de pluie, qui transformait les immeubles et leurs inscriptions, les trottoirs et les endroits familiers, en une masse grise, sale, d’une uniformité menaçante, sans signification et sans importance. Non, il n’avait pas de mère, sa mère était morte lorsqu’il était encore enfant ; il ne se souvenait que de sa belle-mère, et il sut alors que, à cause de cette pitoyable mère de substitution, il n’avait cessé tout au long de sa vie de chercher, en vain, la chaleur et la lumière. (« L’appartement »)
Commenter  J’apprécie          20





Ont apprécié cette citation (2)voir plus




{* *}