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Citation de alzaia


alzaia
28 septembre 2023
Je suis assis sur un banc derrière l'église.
Dans quelques temps, je quitterai le camp et j'errerai dans cette ville, seul. Qu'arrivera-t-il ? Dois-je m'assoir dans un coin et écrire, comme j'en ai depuis longtemps maintenant l'habitude - écrire en allemand, pour qui ?
Ecrire a eu son temps et son sens qui, un jour, disparaît. Il importe peu de s'appuyer sur tel ou tel groupe dans le pays.
La nature, dans laquelle j'ai aussi une place, répand ses séductions avec une force et une vérité irrésistibles, qui me pénètrent. Elle sème des bienfaits comme un arbre en fleur saupoudre le sol alentour de pollen jaune. Ce bienfait de l'air, du vent, du ciel... je le ressens là, assis sur mon banc.
Et, me promenant ensuite le long de la rivière : l'eau qui coule plus bas, l'élément souple et élastique qui constitue cette rivière, mais aussi les flots puissants de l'Amazone, les océans, les cataractes, les icebergs, la grêle, la pluie et le brouillard... l'eau, quel miracle ! Et la nature dans son ensemble - comme le moi-, oeuvre et manifestation en acte de l'éternelle puissance originelle.
Et quelle puissance originelle ! Ô combien spirituelle ! L'eau, et avec ses métamorphoses, sa richesse et la beauté de ses cristaux, me l'a fait voir depuis bien longtemps déjà. Et ce qui pose et ordonne tout cela, ce qui porte un tel costume, devrait être un billot de bois, une chose dépourvue de sens ? La terrible, l'effrayante nature n'est pas seulement terreur et effroi. La terreur et l'effroi ne sont pas là pour eux-mêmes.
Nous vivons au milieu de choses nombreuses et bonnes. Et quoi qu'il puisse en être... quelle chose solide, bien faite et raisonnable que l'homme, avec toutes ses folies et ses infamies ! Nous sommes des êtres compliqués, très composites et, à ce qu'il me paraît souvent, pas tout à fait achevés. Nous sommes encore "en chemin".
D'ailleurs, on est aussi chez soi dans de trop nombreux mondes, dans un plus grand nombre de mondes encore que l'eau.
Je suis donc, malgré tout, un enfant de ce monde, et qui l'aime. Pourquoi pas ? me demandé-je. Puisque ce monde, ainsi que la verte nature, me parlent, témoignent de la présence agissante de la main divine. Pourquoi boucher ses oreilles à la musique des sphères ?

le télégramme

Mon nom est inscrit au tableau noir quand je rentre au camp, avant le repas, plus assuré et plus calme que d'habitude.
On me dit qu'un télégramme pour moi est arrivé, mais que le porteur, ne m'ayant pas trouvé, l'a emporté.
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