Or, pour parvenir à une parole, il faut souvent être passé par le cri, les pleurs et les propos sans nuances. Nous pouvons aider l'appelant à parler vraiment en lui permettant de faire surgir de la manière qu'il voudra, ce qui l'étreint au fond de lui-même.
La question du "sens" de ce qu'il vit constitue une étape ultérieure qui dépend de la sensibilité de l'appelant mais aussi du chemin que sa parole aura pu se tracer à travers son vécu douloureux.
Restons persuadés, en tout cas, que le fruit de tels entretiens reste lié à la manière dont nous recevons l'appel et accueillons l'angoisse de l'autre au-delà de notre sentiment d'impuissance.
Loin d'être trop facile, écouter constitue l'aide la plus humaine qui soit : celle qui restitue la personne à elle-même et lui permet, dans un second temps, de faire face à la réalité de sa situation et de trouver par elle-même une solution.
Apprendre à écouter, c'est tenter de repérer, à travers les "romans" qui quelquefois nous parviennent, ce que l'appelant veut nous dire de lui et qu'il ne peut encore dire autrement...