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Citations de Ali-Auguste Bourequat (33)


On ne s’habitue pas à la douleur. Elle s’incruste, rampe le long des membres, des doigts. Elle bat dans les chevilles, éclate dans la poitrine, dans le dos, autour du crâne. Elle se diffuse partout, infatigable, cruelle, obstinée, sournoise. Pas de trêve. Impossible de s’endormir, impossible, même, de s’assoupir. Impossible de penser.
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L’hostilité, la jalousie, l’envie : tel est le lot de ceux dont on prend la compétence pour de la chance et qui, surtout, savent s’adapter.
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PARIS LIBERTÉ

Paris clodos
C'est le casse-dalle au calendo
Paris bistrots
C'est le Flore et les Deux-Magots
Paris prolo
C'est l'métro, boulot, dodo
Paris rupin
C'est la vie de château
Dans une chambre de bonne au Trocadéro
Paris badin
Paris rétro
Paris catin
Paris porno
Paris putain
Paris gigolo
Paris y'a rien de plus beau
Paris c'est des milliers de toits
C'est un mirage que l'on touche du doigt
C'est le berceau où naquit la loi
Paris guillotine le roi
Pour le bonheur du peuple d'être heureux chez soi
Paris c'est l'amour, c'est l'amitié
C'est la joie, c'est la gaieté
La gastronomie, la frugalité
C'est la vertu, c'est la volupté
Paris pour la France, c'est la fierté
Et pour le monde entier, Paris c'est la liberté


Ali-Auguste BOUREQUAT
(Poème élaboré dans « la caisse à béton » de Tazmamart, 23 mars 1981 - 15 septembre 1991).
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Je crois qu’il n’y a rien de plus grand que l’amour : l’homme ne peut s’épanouir pleinement, atteindre le bonheur et se rendre utile qu’en accomplissant sa volonté.
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TOHU-BOHU

Toutes les mômes du monde frétillent
tortillent leur joli cul cul pour tohu-bohu
Du chahut, du raffut, c'est le tohu-bohu
Allons tous ensemble, frétillons, tortillons le tohu-bohu
Faut du chahut, faut du raffut, pour tohu-bohu

La meilleure des choses
Pour rester belle comme au printemps la rose
Sans façon j'ose et la propose
Apanage de tous les âges
Jeune et fraîche, pour toujours c'est l'amour

Les filles de Paris sont vraiment mignonnes
À la maison elles ronchonnent
Dans la rue elles fredonnent
Au boulot elles marmonnent
Dans l'métro elles bougonnent
Quand elles se chiffonnent elles ronronnent
En vacances elles étonnent
Même en colère elles pardonnent
Et quand elles se donnent
Elles sont polissonnes
Heureuses, elles sourient
Car Paris, c'est la vie

Le tohu-bohu
C'est la grande cohue
Des mômes bien foutues
Elles ont de beaux culs
Elles boivent des légumes en jus
Dans le plumard toujours nues
On les croquerait toutes crues
Elles font les maris cocus
C’est le principe de la vertu.


Ali-Auguste BOUREQUAT
(Poème élaboré dans « la caisse à béton » de Tazmamart, 23 mars 1981 - 15 septembre 1991).
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Comment vais-je retrouver ceux qui nous attendent à Paris et qui, là-bas, regardent peut-être leur montre ? Après dix-huit ans, vais-je reconnaître mon ancienne compagne qui, me croyant mort depuis longtemps, a refait sa vie ? Et surtout, vais-je reconnaître ma fille ? Lorsque je l’ai vue pour la dernière fois, Anne-Bérengère avait cinq ans. Elle en a aujourd’hui vingt-trois. Dix-huit ans se sont écoulés ; dix-huit ans pendant lesquels elle a vécu, espéré, attendu, aimé... Dix-huit ans d’une existence dont je ne sais rien.
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Secret de Polichinelle... On dit (ou sait?) que deux cent mille plaques de haschisch inondent chaque année l’Europe, transportées en partie par des hommes de main marocains voyageant avec des passeports diplomatiques, ou entassées dans les avions militaires qui gagnent régulièrement la France pour être révisés dans des bases françaises où ils ne subissent aucun contrôle... Que deux cent mille plaques, convoyées dans des avions-taxis et destinées à l’Amérique du Nord, transitent par la France d’où on les expédie vers les bases américaines d’Italie et d’Allemagne. Là, on les cache dans les long-courriers qui s’envolent pour les États-Unis.
Enfin, deux cent mille plaques seraient réservées à l’Arabie Saoudite d’où part un réseau de distribution alimentant les autres pays arabes. Certains prétendent qu’elles sont transportées par l’avion spécial qui, chaque année, emmène le harem du roi en pèlerinage à La Mecque.
Même si nombre de gens ne mettent pas Hassan en cause, personne n’ignore que les chefs de ce trafic sont des hommes haut placés. Ceux qui cherchent à s’alimenter en dehors de la filière ou à la contourner pour travailler à leur compte ne font pas long feu. On les arrête et on confisque leur marchandise, officiellement vouée aux flammes.
La Régie des tabacs est chargée de ce travail. A dates fixes, ses délégués assistent à la « destruction » des quantités saisies par les autorités, en présence du procureur du roi, du chef de la police et du chef de la gendarmerie. En fait, on brûle du henné. Tous les témoins de cette mascarade le savent. Ils savent aussi que la drogue est remise en douce aux dirigeants de la filière « autorisée ».
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LA SEINE

Sous les ponts de Paris coule la Seine
Au milieu du berceau des droits de la dignité humaine
Son perpétuel murmure conte nos joies et nos peines
Elle est la muse qui ranime le flambeau de la ferveur républicaine
Sur ses rives la liberté arrachée se promène
Tous les peuples du monde à elle se ramènent
Attisant leur flamme pour briser les entraves qui les gênent
Heureux peuple de Paris de vivre bercé par son immortelle fredaine.


Ali-Auguste BOUREQUAT
(Poème élaboré dans « la caisse à béton » de Tazmamart, 23 mars 1981 - 15 septembre 1991).
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FOU TOUT CHOU

Un beau matin, je te rencontre métro Jasmin
Havre-Caumartin, Chaussée-d'Antin
Aux grands magasins commence ton baratin
Sur les Boulevards joyeux jobard, charmant bavard
Aux Champs-Elysées, complice embrasé
À Ménilmontant, on retrouve nos vingt ans
Montmartre nous envoûte, à Pigalle on prend le casse-croûte
L'île St-Louis, c'est inouï
A St-Germain, tu m'enlaces, tu m'embrasses
Au Boul'mich, y'a pas de triche
Tous les chemins mènent rue Mouffetard à ton plumard
Quel veinard !
Paris, c'est fou
Paris, c'est tout
Paris, c'est chou


Ali-Auguste BOUREQUAT
(Poème élaboré dans « la caisse à béton » de Tazmamart, 23 mars 1981 - 15 septembre 1991).
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PARIS JE T'AIME

Le bateau-mouche glisse lentement sur la Seine
Les têtes se tournent et se retournent
Pour admirer le paradis de Verlaine
Chanté par Mouloudji, Piaf, Patachou, Aznavour
Son air inspire la muse et attise l'amour
Sur ses quais, dans ses rues, sur ses boulevards, fleurit la bohème
Ses gamins, ses clodos sont tout un poème
Jusqu'à l'infini l'écho répétera « Paris je t'aime »


Ali-Auguste BOUREQUAT
(Poème élaboré dans « la caisse à béton » de Tazmamart, 23 mars 1981 - 15 septembre 1991).
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BONJOUR SOURIRE

Ce qui fait battre au coeur « La chamade »
C'est « Du soleil dans l'eau froide »
Dans les rues de Paris c'est la balade
Ses « Châteaux en Suède »
Havre de repos, ne peuvent lui servir de remède
Avec « Un certain sourire »
Je prends mon ardoise
J'y écris un message à Françoise
Quelques mots pour lui dire « Adieu Tristesse »
« Bonjour sourire ».


Ali-Auguste BOUREQUAT
(Poème élaboré dans « la caisse à béton » de Tazmamart, 23 mars 1981 - 15 septembre 1991).
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LA DEVISE INDIVISE

Liberté tu es notre loi
Nos sacrifices et nos souffrances sont pour toi
Tu es la source du bonheur et de toutes nos joies
La vie sans toi ça sert à quoi ?

Égalité de tous pour tous les droits
Afin que les tyrans et les despotes n'aient plus de voix
Et pour que l'équité soit
La justice doit passer à la guillotine tous les rois

Fraternité c'est notre foi
L'humanité a l'embarras du choix
Depuis Noé jusqu'aux sages Chinois
Sans haine ni racisme pour qui ce se soit

Né en France c'est la devise indivise
Que la révolution préconise
Que la raison autorise
Et que la guillotine verbalise

Liberté, Égalité, Fraternité.


Ali-Auguste BOUREQUAT
(Poème élaboré dans « la caisse à béton » de Tazmamart, 23 mars 1981 - 15 septembre 1991).
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- Dans cette cellule, lui dit-il, étaient enfermés une femme et ses deux enfants. Ce qu’elle avait fait, nous ne le savions pas. Elle était là, c’est tout. Ses enfants, un petit garçon et une petite fille, étaient tout jeunes. Un jour, on leur a donné quelque chose à manger; de la nourriture droguée. Ils se sont endormis. On les a enterrés ainsi, encore vivants...
Manouzi refusa toujours de nous révéler de qui il s’agissait. Il nous apprendra simplement que cette femme était l’épouse d’un opposant marocain que le roi gardait en otage avec ses deux bambins.
[...]
Ainsi disparaissent dans l’anonymat, sans formalités ni même une prière, ceux qui, au Maroc, ont le malheur de déplaire à Sa Majesté Hassan ou à des sbires incontrôlés.
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Ma jeunesse, je dois le dire, fut étrange. Secrétaire de mon père, j’en savais plus, à dix-sept ans, qu’un homme mûr. Les secrets d’État sont lourds à porter. Je dus apprendre à me taire alors que je n’ignorais rien des règlements de comptes et des exécutions sommaires qui ponctuèrent la marche du Maroc vers l’indépendance. Chaque fois qu’un collaborateur de la France, considéré comme traître à sa patrie, était officieusement condamné et exécuté, je devais ravaler, alors que mes camarades de classe vivaient dans l’insouciance, un sentiment de culpabilité pénible et lourd.
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LA PROSE

Qu'y a-t-il à Paname de meilleur que la bouffe
Ses bistrots, les restaus et la Mouffe
De partout on accourt pour le mérite
À Clichy, à Montparnasse, chez Roger la Frite
Les Margot, les Marie-Chantal aiment les glaces du drugstore
À Clignancourt, chez Ma tante, sur la Butte, la saucisse-frite, c'est ce que j'adore
Le lèche-vitrines sur les Champs, les Boulevards, la place Vendôme
La compagnie agréable et sympathique des jolies mômes
Y'a qu'à Paris où on a toutes ces belles choses
C'est la seule ville au monde où l'on ose
Faire et dire ce que l'on veut sans qu'on vous l'impose
Ô toi, Paris tu seras toujours la plus belle des proses !


Ali-Auguste BOUREQUAT
(Poème élaboré dans « la caisse à béton » de Tazmamart, 23 mars 1981 - 15 septembre 1991).
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PARIS REVOLUTIONNAIRE

Paris, ta beauté c'est ton ciel gris
Ta liberté, ton bel esprit
Merveille du monde
Dans tes rues on flâne l'âme vagabonde
Sous tes toits on aime, on triche, on fronde
Tes femmes sont jolies, brunes et blondes, Paris Joconde
Paris rive droite, rive gauche
Pour la bohème, pour la bamboche
Tes ponts sont le paradis de la cloche
Tes mômes ont de la caboche
Ton peuple aime la bidoche et la brioche, Paris Gavroche
Paris féerique, poétique, diabolique, érotique, magnifique
Tu as donné naissance à la République, Paris politique
Paris lumière de l'univers
Tu éclaires les quatre coins de la Terre
Et tu peux être fière
D'avoir eu pour fils Danton, Desmoulins et Robespierre
Paris, Première Révolutionnaire.


Ali-Auguste BOUREQUAT
(Poème élaboré dans « la caisse à béton » de Tazmamart, 23 mars 1981 - 15 septembre 1991).
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PANAME C’EST L’ÂME

Paname c'est la Seine avec ses ponts
C'est les boutiques à chiffons
C’est le bal musette avec l'accordéon
Paname c'est la Mouffe, c'est la bouffe
C'est la rue, c'est la cohue
Le Boul'Mich, Montparnasse, St-Germain-des-Prés
C'est le Faubourg St-Honoré
Avec ses prix exagérés
C'est le Palais de l'Élysée
Où crèche le citoyen popularisé
C'est des toits sous lesquels on aime avoir un gîte
Au régime du saucisse-frites
Paname c'est la butte, c'est les poulbots
C'est les putes, c'est les clodos
C'est le coup de rouge avec le calendo
C'est les marchands de cailloux de la place Vendôme
C'est la ville où y'a que de jolies mômes
Paname c'est Clichy, Blanche et Pigalle
Là où ne vont jamais les Marie-Chantal
C'est les puces à Clignancourt
Fin de semaine pendant deux jours
C'est le jardin du Luxembourg
Où toujours roucoule l'amour
La vie c'est Paname
Paname c'est l'âme.


Ali-Auguste BOUREQUAT
(Poème élaboré dans « la caisse à béton » de Tazmamart, 23 mars 1981 - 15 septembre 1991).
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Le corps n’accepte jamais la douleur. Il s’habitue par contre à la faim qui, petit à petit, s’atténue. On mange machinalement, perdant peu à peu le goût au contact d’une nourriture sans saveur qu’on ne voit même pas et qu’on mâche avec précaution a mesure que les dents se déchaussent. Ainsi survit-on. Car nous avons survécu.
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CHAVIRÉ

Chaviré de désir
Dans tes bras par des promesses
Dans les draps par des caresses
L’un pour l’autre, l’un dans l’autre
Chaviré de plaisir
Frémir, Gémir, Soupir
Tous les deux on chavire.


Ali-Auguste BOUREQUAT
(Poème élaboré dans « la caisse à béton » de Tazmamart, 23 mars 1981 - 15 septembre 1991).
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Autrefois, j’aimais le champagne. J’ai gardé son arôme en mémoire. En mémoire seulement. Car j’ai perdu le goût : mes papilles gustatives, gavées pendant des années de vermicelles et de pois chiches bouillis, se sont atrophiées. Chocolat, foie gras, pain, salade, vin, champagne, tout pour moi reste sans saveur. Selon les médecins, cela reviendra un jour. Pour l’heure, ce que je bois ressemble à de l’eau gazeuse. Je souris quand même et je hoche la tête.
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