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Citation de enkidu_


L’islam, religion divine, dont le messager est envoyé, de Dieu afin de guider les êtres humains dans la voie droite, il proclame : « nulle contrainte en religion ». Tout notre effort consiste donc à alerter les gens sur la distinction entre le chemin du faux et le chemin du vrai, afin qu'ils puissent choisir librement. L’Imam Ali écrivit à un gouverneur qu'il venait de nommer : « Remplis ton cœur de compassion, d’amour et de bienveillance envers tes sujets. Ne sois pas avec eux comme une bête féroce qui leur arracherait la nourriture des mains. Ils appartiennent à deux catégories : soit ils sont tes frères en religion, soit tes semblables en tant que créatures, susceptibles comme toi de commettre des erreurs… le peuple est le pilier de la foi, le ciment de la société et une garantie contre les ennemis. C’est à lui que tu dois réserver ta sympathie et ton inclination. »

Et même al Ma'ari, poète pessimiste, aveugle, sceptique, retiré dans sa campagne, a pu dans son isolement et sa faiblesse, s'énerver et contester la foi et l’islam du gouverneur, même Dieu et la religion, tout en restant croyant à l'époque où le pouvoir de l’Islam après avoir mis à genoux les grands empires du monde s'étendait d'est en ouest.

Même dans le cadre du régime abbasside, des oulémas comme Ibn Abul-Awjâ’ ou Ibn al-Kawa’, connus à leur époque pour leur matérialisme, ont pu en toute liberté et tranquillité intellectuelles railler le pèlerinage qui est, aux yeux des musulmans, l’un des piliers les plus sacrés de l’islam. Non pas lorsqu'ils étaient dans un cercle restreint ou entre amis, mais à la Mecque et en public ! Actuellement, les musulmans souffrent mais comment, après quatorze siècles d’injustice et d’oppression exercées par les sultans et les califes impitoyables, de domination des tyrans fanatiques, d’inertie et de conservatisme des hommes de religion et de blessures profondes causées par eux dans leurs cœurs et leurs pensées, pourraient-ils accepter un régime qui leur prend ce qu'ils possèdent, et quand bien même il s'agirait d'un régime religieux ? Dans un tel contexte, pourquoi le capitalisme et le colonialisme mondial ne seraient-ils pas intéressés de faire tomber ces barrières et de le mobiliser contre le socialisme, présenté comme un ennemi ?

Réfléchir sur ces malheurs délimite l’auto-édification et le poids de la responsabilité, tout comme il définit la conscience et l’intelligence dont il faut s’armer. Il s'agit aussi d'une magistrale leçon, qui nous est donnée : la transformation vers l’état révolutionnaire doit être avant tout une révolution mentale, une révolution dans la vision et dans notre mode de pensée, une révolution qui est associée à cette prise de conscience, fruit de l’immense expérience humaine à travers l’histoire. Cette prise de conscience, c’est l’adoration de Dieu que les hommes de religion ont humiliée et c’est le socialisme que les communistes ont transformé en un déterminisme économique matérialiste et aveugle, c’est la liberté que le capitalisme a transformé en alibi pour mentir et mieux tromper. (pp. 55-56)
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