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Citation de AmandaM


Le pouvoir se déversa de mes mains, pénétra le sol, infiltra la terre, et la terre le but jusqu’à la lie. Ensuite, il se répandit dans les strates et je le guidai, tel un aiguilleur du ciel mais dans les sous-sols terrestres, un chef d’orchestre à la baguette magique ordonnant le ton et la direction de la partition. Si je le laissais m’échapper, il coloniserait l’espace de manière anarchique, corromprait et dévorerait tout, y compris les humains à quelques mètres dans mon dos. Je le contins un moment, puis le propulsai vers le troupeau d’antilopes.
Il était aisé à un novice dépourvu de perceptions extrasensorielles de suivre la progression de ma magie. Il suffisait d’ouvrir les yeux. Le Mal conquérait le territoire à la manière d’un parasite, un peu comme les lianes invasives d’un lierre grimpant, et infestait tout sur son passage. Bientôt, la terre devint si aride que de petites crevasses commencèrent à la sillonner, l’herbe noircit, les fleurs pourrirent sur tige. Les insectes s’agitaient à peine effleurés par les Ténèbres, ils se contorsionnaient, pris de folie furieuse, gigotaient en tous sens, puis expiraient, carapaces à terre, ventre à l’air et pattes vers le ciel. Puis la terre elle-même, drainée de toute vie, finissait aussi noire et stérile que le charbon. Le fléau continuait son chemin, impitoyable, sans regarder en arrière, indifférent à la désolation et à la mort qu’il semait dans son sillage. Il se coula tel un banc d’anguilles frétillantes et gagna enfin sa cible. Les petites têtes brunes des gazelles se levèrent à l’unisson, flairant le danger, mais il était trop tard. Le Mal caressa la corne de leurs petits sabots et les gracieuses bêtes s’effondrèrent les unes après les autres comme frappées par la foudre.
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