Loin d'être un exemple plus ou moins conforme des types de femmes de ce temps-là, une variante de l'écrivain romancière George Sand ou de la femme de science, Marie Curie, ou de la militante politique, féministe, comme Louise Michel ou Flora Tristan, elle apparait comme une figure originale, une personnalité qui veut s'affirmer seule, diffuser son savoir, et obtenir la reconnaissance du monde des savants par ses mérites.
Sa famille, sa mère en particulier, suit ce cheminement [quête d'un emploi] avec inquiétude, et son entourage parle d'elle avec réprobation comme "d'une rouge", d'un "esprit fort", qui refuse de se soumettre aux idées passéistes de son milieu.
Car les femmes ne sont pas non plus admises dans les salles de lecture de la Bibliothèque Nationale. En 1848 toutefois, les mouvements féministes révolutionnaires ont obtenu d'avoir accès aux bibliothèques, c'est à dire qu'on leur accorde une salle réservée das l'enceinte de la Bibliothèque Nationale, séparation des sexes oblige !
Dans on texte Sur la natalité, en 1874, elle affirme la nécessite impérieuse de réformes qui permettront aux femmes d'acquérir leur indépendance financière, pour modifier la situation dangereuse de "guerre entre les deux moitiés de l'humanité", source de tromperie et d'exploitation de l'une par l'autre.
Faire fortune ne l'intéresse guère, les mondanités lui sont étrangères, elle ne considère la politique que sous l'angle de la liberté qu'elle procure et garantit, pour mener la vie qu'elle choisit. C'est une femme libre. Un cas presque unique au 19ème siècle.
La religion n'est pas morale, mais mensonge, mensonge individuel des prêtres qui ne respectent pas le célibat, mensonge collectif de l’Église qui n'est qu'une puissance d'argent, et mensonge intellectuel du discours sur un Dieu auquel personne ne croit.