Alix Laine

Un premier livre que je n'ai pu lâcher tant par sa qualité narrative que psychologique. Nous sommes nombreux à avoir vécu des relations toxiques, notamment professionnelles et l'auteur a très bien décrit les ressorts de l'emprise où le dominant et le dominé, ont leur part de responsabilité, on est dans la communication où chacun émet des signes, livre des propos et se place dans une attitude de victime ou d'oppresseur. C'est un phénomène complexe dont on a beaucoup de mal à sortir et il faut, comme l'héroïne, beaucoup de volonté et de courage pour se libérer après la prise de conscience, accepter le rôle que l'on a joué dans cette relation et faire un chemin de résilience pour pardonner et se pardonner. J'ai aimé.

Ne vous arrêtez surtout pas à la couverture (ratée) de ce livre ni à son titre (tout aussi raté) : à part ça, tout est réussi dans Musclée, le nouveau roman d'Alix Laine.



Comme beaucoup de lecteurs je suis très sensible à l’esthétique d’une couverture et au choix d’un titre, j’ai même souvent acheté des livres sur ces seuls critères, ce qui n’a pas toujours été une réussite, je l’avoue. De la même manière, il y a des livres que je ne suis jamais parvenue à ouvrir car leur couverture me rebutait. Celui-ci en toute honnêteté aurait pu en faire partie tant je trouve ce traitement graphique ringard et ces titre et sous-titre mal choisis. Si l’on n’y prête pas attention, on a vite fait de classer ce livre dans le registre des témoignages à sensation juste bons à faire pleurer dans les chaumières. Or, heureusement pour moi, je connais Alix Laine pour avoir lu et beaucoup apprécié son précédent roman, Madame, j’ai donc été en mesure de laisser de côté mes a priori pour voir ce qu’elle était en mesure de nous offrir cette fois. Et je peux vous dire que cette vitrine ne lui rend vraiment pas hommage.



Musclée est l’histoire d’une jeune femme qui embrasse le rêve de devenir journaliste et part étudier pour cela dans une école réputée de New York. Isolée, loin de sa famille, la jeune Française est une proie facile pour un homme aussi puissant que le Dean Marshall, le directeur de l’école respecté de tous. La suite vous la devinez et ça n’est pas tant dans l’originalité de l’histoire que tient le mérite de ce roman mais dans la façon dont l’autrice parvient à décrire de manière très juste le piège qui se renferme sur les victimes d’agression sexuelle par emprise. Alors que New York symbolise le rêve de réussite pour la plupart des étudiants et la ville de tous les possibles, elle devient très vite pour Marie un piège de grande ampleur et l’endroit maudit où sa vie a basculé. Placée dans l’incapacité de s’exprimer, c’est avec son corps que le personnage d’Alix va parvenir à se battre. Il lui faudra puiser dans les ressources que lui offre celui-ci pour ne pas sombrer et pour tenir tête à son bourreau.



Sous la plume d’Alix Laine, la jeune fille fragile va laisser la place à une femme meurtrie mais à la force insoupçonnée, une véritable héroïne des temps modernes. La capacité de résilience est évidemment au centre de ce roman qui rend un très bel hommage à toutes ces victimes confrontées à la difficulté de parler mais elle est traitée d’une manière subtile, évitant par là même le très primaire et culpabilisant « quand on veut, on peut ». Décidément Alix Laine est très forte pour cerner le genre humain, la finesse psychologique de ses personnages me ravit une nouvelle fois. Avec Musclée, elle rejoint le cercle très restreint des auteurs que je lirai à l'avenir les yeux fermés, peu importe le titre ou la couverture.


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Pauvre Clara !



Brillante jeune femme, elle se fait engager dans une start-up dirigée par une femme quinquagénaire appréciée et reconnue dans le tout Paris, elle vit avec Nicolas, très bel homme qui attire toute la gent féminine ...



Elle se donne corps et âme pour développer l'entreprise et solidifier son couple, et se retrouve enceinte ...



Sa boss reste impitoyable et inflexible, lui lâche de temps à autre une confidence voire une remarque positive histoire de l'encourager à travailler encore plus.

Nicolas de son côté reste un ado attardé, ne travaille toujours pas à 30 ans, continue à sortir et draguer chaque soir ... et puis quitte le domicile.



Clara semble hypnotisée tant par sa patronne que par Nicolas, et fait tout pour plaire aux deux ... alors que physiquement et moralement elle se noie...



C'est la descente aux enfers d'une femme entourée de 2 personnes très toxiques et manipulatrices ... et il lui faut de nombreuses années et 2 enfants pour commencer à se rendre compte qu'à tous les niveaux elle fonce dans le mur.



Gentille lecture ...

Journal d’une étudiante en journalisme qui s’expatrie aux USA pour une année d’étude au cours de laquelle elle sera utilisée charnellement par un homme de pouvoir. Le seul mérite de ce livre, selon moi, est celui d’aborder la question du consentement.

L’histoire m’a semblé inintéressante. J’ai trouvé cette lecture fade et plate. Ma déception fut majorée en raison de mes attentes envers ce livre, acheté suite à des avis très positifs reçus, donc livre pour lequel j’avais une forte appétence.

Clara, 30 ans, working girl des temps modernes veut tout réussir : carrière et vie de famille. Entre sa patronne "Madame" très exigeante et son petit ami Nicolas, très immature et sans emploi, elle assume ses responsabilités à cent à l'heure. Une situation qui s'étalera sur 5 ans avec 2 enfants en prime, avant qu'elle ne décide de mettre fin à ces relations toxiques.

Alix Laine excelle à décrypter les mécanismes de l’emprise , cette main géante qui vous broie petit à petit. Elle donne à la prétendue « zone grise du consentement » sa vraie couleur : noire comme le goudron, comme l’asphyxie, comme le désespoir.
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Avis un peu mitigé sur ce roman. J'ai beaucoup aimé le début ainsi que l'histoire, bien écrite, entraînante. Mais je reste surprise de la fin que je trouve un peu bâclée. On ne s'attend pas à une fin si simple. Bref, j'ai aimé le lire mais je suis vraiment déçue de la fin.

Madame Passerant est une féministe qui comme toute bonne féministe veut aider sa prochaine. Grâce au portefeuille bien fourni de son époux et à son carnet d’adresses tout aussi bien portant, elle décide de lancer son agence de placement de hauts potentiels féminins.



Chasser la perle rare et lui offrir un poste à la hauteur de son talent après avoir convaincu les plus grandes entreprises de féminiser leur staff, il n’y a pas plus féministe comme projet.



En tout cas c’est un projet qui enthousiasme la jeune Clara, brillante jeune cadre bardée de diplômes. Sans trop avoir son mot à dire, la jeune femme va se voir propulser assistance – directrice générale de la start-up (comprenez qu’elle aura droit au titre de DG payé au salaire d’une assistante : vous savez bien, les temps sont durs pour les start-up…). Dévouée corps et âme à sa nouvelle patronne, Clara ne comptera ni ses heures, ni son dévouement à la cause. Elle ne sillera pas quand les mails formulés sans politesse mais toujours à l’impératif tomberont en cascade nuits et week-ends. Après tout un tel projet nécessite quelques sacrifices personnels et puis travailler avec Madame est une chance que beaucoup lui envient. Une chance ? Réellement ?



J’ai lu ce roman d’une traite, je l’ai adoré, j’en veux encore ! Avec une écriture sèche et très moderne sans fioritures ni émotions, Alix Laine nous présente le vrai visage de ce que j’appellerais presque la mascarade du charity business. Les grandes causes n’appellent pas toujours les grands personnages et certains savent très bien tirer profit de toutes les situations surtout de celles qui semblent les plus nobles en apparence. De nature je me méfie des grands discours, préférant juger les actes que les paroles et ça n’est pas ce roman qui va me réconcilier avec le genre humain. Qu’importe : j’aime aussi le cynisme dans un roman, j’aime les personnages grinçants, ceux qu’on prend plaisir à détester. Or Madame offre un véritable défouloir dans le genre.

Un roman à lire absolument si vous êtes du genre salarié au grand cœur prêt à tout pour son entreprise. Vous me remercierez plus tard




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Le premier roman d’Alix Laine interroge sur la toxicité de nos proches. Si l’univers dans lequel évolue Clara est celui des puissants, les thèmes abordés ici sont universel, et parleront à bien des lectrices qui, sans nul doute, l’offriront à leur tour à leurs copines.
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