Allan C. Weisbecker

À bord d'un yacht à l'ancre, quelqu'un grattait une guitare.
Oui, je suis un pirate
Venu deux siècles trop tard.
Les canons ne tonnent plus.
Il n'y a plus rien à piller.
Une victime de plus du destin
Trop tard venu
Nous arrivons trop tard.
Je regardai Cap qui semblait de l'évanouissement - d'épuisement, de peur, d'abandon. Son face à face avec Robert avait quelque chose de barbare, avec son destin remis entre les mains d'une entité folle, inconsciente et bien plus forte que lui.
- Mon oeil, fit-il. L'est en train de s'endormir, mon.
Je jetai un regard sur Robert. La torpeur émanant d'un quant de rhum envahissant tout mon être. J'étais en paix avec moi-même. Il semblait - du moins de mon point de vue - que Robert rougeoyait légèrement des épaules et de la tête. Sa cervelle atteignait le degré d'ébullition. Ouais, d'ici peu ce serait la Fête National sur son crâne. il n'y avait rien que je puisse faire pour Cap aussi sifflai-je davantage de rhum et m'étendis dans l'attente des hostilités.
Là ça fait plus de deux semaines que je suis ivre
Me suis évanoui, suis revenu, me suis refait des lampées.
- Je ne me souviens de plus grand-chose de voyage à Riohacha, fit Jim