AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

5/5 (sur 1 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Montbron , le 19/07/1849
Mort(e) à : Paris , le 23/10/1928
Biographie :

Alphonse Aulard, né François-Victor-Alphonse Aulard le 19 juillet 1849 à Montbron, mort le 23 octobre 1928 dans le 1er arrondissement de Paris, est un historien français.
Titulaire de la première chaire d'histoire de la Révolution française à la Sorbonne, à partir de 1885 et jusqu'en 1922, il est un des premiers historiens de la Révolution à s'appuyer sur des véritables recherches archivistiques.
Il appréhende Danton comme la figure majeure de la Révolution. Il revient plus tard sur cette idée, notamment lors de l'écriture de son livre Histoire politique de la Révolution française, et de son refus d'être présent lors de la cérémonie d'inauguration de la statue de Danton. Mais son approche historique proche du mouvement positiviste lui attire les foudres de son ancien élève, Albert Mathiez, en 1908, lors de son compte rendu sur Hippolyte Taine, historien de la Révolution française.
Éditeur de nombreuses archives de la période révolutionnaire, ses vingt sept volumes du Recueil des Actes du Comité de salut public (1889-1933), ses six volumes de La société des Jacobins, recueil de documents pour l'histoire du Club des jacobins de Paris (1889-1897) et ses quatre volumes du Paris sous le Consulat, recueil de documents pour l'histoire de l'esprit public à Paris (1903-1913) sont une mine d'informations pour toute personne désireuse d'appréhender cette période historique.
Dépité et déçu par la République conservatrice qui s'installe durablement dans les années 1880, il déclare au journaliste Édouard Durranc à l'été 1885 : « Ah ! Que la République était belle sous l'Empire ! »
+ Voir plus
Source : wikipédia
Ajouter des informations
Bibliographie de Alphonse Aulard   (3)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
C’est une erreur de dire que la révolution française a été faite par quelques individus distingués, par quelques héros. J’admets, si l’on veut, que c’est un soldat de génie qui réussit, finalement, à en désorganiser l’œuvre politique. Mais je crois que, de tout le récit de la période comprise entre 1789 et 1799, il ressort qu’aucun individu n’a mené les événements, ni Louis XVI, ni Mirabeau, ni Danton, ni Robespierre. Faut-il dire que c’est le peuple français qui fut le véritable héros de la révolution française ? Oui, à condition de voir le peuple français, non à l’état de multitude, mais à l’état de groupes organisés. Prenez, par exemple, les faits vraiment décisifs, ceux qui ont vraiment influé, et d’abord le fait capital, la prise de la bastille et la révolution municipale qui s’en suivit. Vous seriez bien embarrassé de citer le nom d’un seul individu qui ait paru jouer, dans cette formation de la France nouvelle, en juillet et août 1789, un rôle prépondérant. Que voyez-vous alors ? Des Français s’organisant en groupes à forme municipale, se groupant en commune ; ces communes se fédèrent en nation : c’est la patrie nouvelle, qui sort d’un mouvement spontané de fraternité et de raison.
Commenter  J’apprécie          32
Cette bourgeoisie si sage, si éprise d’idéal, à quoi aboutira-t-elle définitivement, après quatre ans de règne ?
Elle livrera la France à Bonaparte.
La république bourgeoise, où le peuple, par un plébiscite, abdique ses droits en faveur d’une classe, sera la préface de la république plébiscitaire, où le peuple abdique ses droits en faveur d’un homme.
Commenter  J’apprécie          43
L’origine de la Terreur proprement dite, de la Terreur officielle, est donc celle-ci : en août et septembre 1793, les Parisiens eurent peur de la famine ; ils attribuèrent la famine aux ennemis du dedans et du dehors, et ils exigèrent que l’on comprimât ces ennemis par la terreur. Le gouvernement prit une étiquette terroriste, non certes par préférence ou par système, mais pour rassurer les Parisiens, pour se maintenir à Paris, sans émeute. Dans la pratique, il essaya de faire prévaloir une politique humaine et modérée, mais avec des paroles parfois violentes. Il accorda à la Commune la création d’une armée révolutionnaire chargée d’assurer par la force l’approvisionnement de Paris. En réalité, il approvisionna Paris par des expédients non violents, et, dès que la situation fut meilleure, un décret supprima l’armée révolutionnaire (7 germinal an II), qui, répandant un inutile effroi, avait plutôt nui qu’aidé à l’approvisionnement.
Commenter  J’apprécie          30
On a dit que la génération qui, de 1789 à 1799, fit de si grandes ou de si terribles choses fut une génération de géants, ou, en style plus simple, que ce fut une génération plus distinguée que la précédente ou la suivante. C’est une illusion rétrospective. Les citoyens qui formèrent les groupes, soit municipaux et jacobins, soit nationaux, par lesquels s’opéra la révolution, ne semblent avoir été supérieurs ni en lumières ni en talents aux Français du temps de Louis XV ou aux Français du temps de Louis-Philippe. Ceux dont l’histoire a retenu les noms parce qu’ils parurent sur la scène parisienne ou parce qu’ils furent les plus brillants orateurs des diverses assemblées révolutionnaires, étaient-ils exceptionnellement doués ? Mirabeau mérite, jusqu’à un certain point, le nom de tribun de génie. Mais les autres, Robespierre, Danton, Vergniaud, avaient-ils vraiment plus de talent que nos orateurs actuels, par exemple ? En 1793, au temps des prétendus « géants », Mme Roland écrivait dans ses Mémoires : « La France était comme épuisée d’hommes : c’est une chose vraiment surprenante que leur disette dans cette révolution : il n’y a guère eu que des pygmées . » C’est l’illusion contraire, celle dont les contemporains sont d’ordinaire le jouet, celle dont sans doute nous sommes nous-mêmes le jouet en 1901 : l’illusion pessimiste. La génération de 1789 à 1793 ne fut ni supérieure ni inférieure : ce fut une génération moyenne. Peut-être pourrait-on dire que, quand la guillotine d’abord, la proscription ensuite l’eurent privée de ses individus les plus distingués, elle tomba un peu au-dessous de la moyenne, et ce fut là une des circonstances qui permirent à Bonaparte de la dominer, de la mettre en servitude, de détruire les groupes que la mort ou l’éloignement de leurs chefs avaient déjà désorganisés.
Commenter  J’apprécie          20
Le lendemain, 10 thermidor, vers sept heures et demie du soir, Robespierre et son frère, Couthon, Saint-Just, Fleuriot-Lescot, Payan, Hanriot et plusieurs membres du club des Jacobins et de la Commune (22 condamnés au total) furent guillotinés. « La foule était innombrable, dit le journaliste Perlet ; les accents d’allégresse, les applaudissements, les cris de : A bas le tyran ! Vive la République ! les imprécations de toute espèce ont retenti de toute par le long du chemin. » Bientôt 82 robespierristes, pour la plupart membres de la Commune, furent envoyés à la guillotine, sur simple constatation de leur identité. On ne se borna pas à tuer Robespierre et ses amis : on les calomnia, on les dénonça à la France comme royalistes, comme vendus à l’étranger. Ceux d’entre eux qui survécurent, comme David, les désavouèrent. De tous les points de la France des adresses de félicitation furent envoyées à la Convention : on y traita Robespierre de Cromwell, de Catilina, et personne ne défendit alors sa mémoire insultée. On personnifia en lui tous les excès de la Terreur, et on crut que la République était sauvée pacifiée par la mort d’un homme.
Commenter  J’apprécie          20
Le despotisme impérial arrêta la révolution, marqua une rétrogradation vers les principes de l’ancien régime, abolit provisoirement la liberté, abolit partiellement l’égalité. Cependant, ce sont plutôt les résultats politiques de la Révolution que les résultats sociaux qui se trouvèrent ainsi supprimés. Possession des biens nationaux, lois civiles rédigées en un code moins égalitaire que celui dont la Convention avait eu l’idée, mais infiniment plus humain, plus raisonnable que ceux de l’ancien régime, et qui en outre avait l’avantage d’être unique pour toute la France, usage des lois révolutionnaires sur l’héritage, tout ce code imposé à presque toute l’Europe, voilà comment la révolution se maintint en ses résultats sociaux, et c’est ce qui explique qu’après sa chute, quand ces résultats furent contestés par les royalistes revenus d’émigration, ce Napoléon Bonaparte, qui avait désorganisé l’œuvre politique de la révolution autant qu’il avait pu, parut être et put se dire l’homme de la Révolution.
Commenter  J’apprécie          20
Le roi payait bien cher la faute qu’il avait commise en désertant son devoir politique de directeur de l’opinion, de directeur de la Révolution qui s’annonçait. Le voilà réduit à un rôle humilié et passif, que les Cahiers n’avaient ni demandé ni prévu.
Commenter  J’apprécie          30
Marat et Robespierre, si différents de caractère et d’idéal représentent donc alors, dans la Montagne, la tendance intransigeante, la politique violente qui consistait à détruire matériellement le parti adverse.
Danton paraissait d’accord avec eux : mais, en réalité, il suivait une politique tout autre, une politique de conciliation, en vue de former, avec les éléments sages de la Gironde et de la Montagne, un tiers parti qui, aidé du centre, aurait eu la majorité dans la Convention et aurait gouverné.
Commenter  J’apprécie          20
Cette théorie des signatures et des responsabilités a d’ailleurs été acceptée par la plupart des historiens : elle est classique. Cependant, l’examen des papiers du Comité de salut public la dément presqu’entièrement. Sans doute, les expéditions officielles des arrêtés sont revêtues de signatures qui sont de simples certifiés conformes ou des vus, et qui n’engagent pas la responsabilité des signataires. Aucune personne informée n’a pu alors ni depuis les objecter à Carnot, et, en avocat, il se défend sur un point où on ne l’attaque pas, ou plutôt, il équivoque (si nous avons bien ses paroles exactes) en appelant signatures en second les signatures qui n’étaient que des certifiés conformes. La véritable responsabilité, et Carnot le savait bien, c’était d’avoir rédigé ou signé les minutes des arrêtés, soit qu’elle fût donnée en premier, par l’auteur de l’arrêté, soit qu’elle fût donnée en second, en adhésion à un arrêté rédigé par un autre. C’était là le point délicat, celui où il se sentait vulnérable, et, fort excusable puisqu’il défend sa tête, il cherche à donner le change par des anecdotes plaisantes, comme l’histoire de son traiteur, qu’il aurait fait arrêter sans le savoir. Or, j’ai eu entre les mains l’ensemble des papiers du Comité de salut public et, je crois, toutes les minutes d’arrêtés qui subsistent aux Archives : je n’ai pas vu un seul arrêté relatif à la politique générale où les signatures parussent provenir d’une adhésion négligente et inconsciente.
Prenons pour exemple une des mesures politiques et « terroristes » les plus célèbres : l’ordre d’arrestation de Danton, Camille Desmoulins, Philippeaux et Delacroix (10 germinal an II). Peut-on admettre un instant que Carnot et Prieur (de la Côte-d’Or), qui le signèrent avec leurs collègues, l’aient signé par inadvertance ? Ils le signèrent parce qu’ils étaient d’accord avec Robespierre et Billaud-Varenne pour faire périr Danton et ses amis. Un seul des membres présents du Comité, Robert Lindet, ne signa pas, parce qu’il désapprouvait cette mesure. Tous les autres, politiques et travailleurs, furent d’accord sur cet acte de politique gouvernementale. Il y eut, en fait, solidarité politique entre les membres du Comité de salut public.
Commenter  J’apprécie          00
Je pense que maintenant les termes sont éclaircis : la Révolution consiste dans la Déclaration des droits rédigée en 1789 et complétée en 1793, et dans les tentatives faites pour réaliser cette déclaration ; la contre-révolution, ce sont les tentatives faites pour détourner les Français de se conduire d’après les principes de la Déclaration des droits, c’est-à-dire d’après la raison éclairée par l’histoire.
La Révolution française, c’est comme un idéal politique et social, un idéal rationnel, que les Français ont tenté de réaliser partiellement et que, depuis, des historiens ont essayé de confondre soit avec l’application, souvent incohérente, qui en fut faite, soit avec les événements provoqués par les ennemis mêmes de cet idéal en vue de l’abolir ou de le voiler.
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Alphonse Aulard (3)Voir plus

Quiz Voir plus

Couleur: Jaune

Ce peintre a réussi à peindre jaune sur jaune . Les Tournesols est une oeuvre signée:

Paul Gauguin
Pablo Picasso
Vincent Van Gogh

8 questions
110 lecteurs ont répondu
Thèmes : jaune , couleur , culture générale , peinture , cinema , littérature , art , histoireCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}