Lorsque du Créateur la parole féconde,
Dans une heure fatale, eut enfanté le monde
Des germes et du chaos,
De son oeuvre imparfaite, il détourna sa face,
Et d'un pied dédaigneux le lança dans l'espace,
Rentra dans son repos.
Va, dit-il, je te livre à ta propre misère ;
Trop indigne à mes yeux d'amour ou de colère,
Tu n'est rien devant moi.
Roule au gré du hasard dans les déserts du vide;
Qu'à jamais loin de moi le destin soit ton guide,
Et le Malheur ton roi.
....
(Le désespoir)