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Citation de JulienDjeuks


Le grand oiseau des plaines qui d’habitude se déplace sur deux pattes assez longues et fortes apparaît, en sixième symbole, avec une seule patte et battant d’une aile pointue. En nocturne, il symbolise le monde temporel qui s’offre comme une proie facile à ceux qui le convoitent. Mais hélas, en se jetant dessus, au lieu de le capturer les chasseurs se heurtent tête contre tête et se renversent à terre. Ainsi ceux qui cherchent les honneurs et les profits immédiats sont-ils toujours amenés à se disputer, puis à se battre, enfin à se terrasser mutuellement, pour tomber ensemble dans la disgrâce, sinon la mort. Les houppes de plumes fines qui ornent les joues de l’outarde mâle sont des parures éphémères ; elles ne durent pas plus que les rougeoiements dorés répandus sur la nature par le soleil couchant avant le crépuscule.
« Certes, Hammadi, ce monde est comme un oiseau qui n’a qu’un pied et qui bat de l’aile. Tout homme qui l’aperçoit croit pouvoir s’en saisir, mais l’oiseau bizarre se faufilera toujours entre les pieds du chasseur et ira le narguer un peu plus loin, tout en semblant lui dire : « Viens… cette fois-ci tu m’auras sûrement ! »
« Comme la mort ne peut épuiser l’âme, un seul chef ne finira pas les jours de l’Éternité. Si courts ou si longs qu’ils soient, il faut bien remplir ses jours et partir sans regrets de cette terre qui, tout en roulant sur elle-même, roule ceux qui veulent la dominer.
« En diurne, l’outarde vit en groupes d’un mâle et de trois ou quatre femelles. Cette troupe symbolise la famille polygame.
- Pourquoi quatre femmes ? questionna Hammadi.
- Notre ancêtre Bouytôring a dit à son fils Hellêré : « Tu épouseras quatre femmes ou quatre en une seule : une bonne femme, une belle femme, une mère de famille, une femme d’amour.
« « La première constituera le trésor inestimable de ton foyer ; la seconde sera une parure que tu exhiberas pour vexer tes rivaux ; la troisième deviendra un champ fertile bien gardé où tu enfouiras tes semences ; et, ma foi, le coeur ayant des raisons qu’ignore la règle naturelle, tu épouseras une quatrième femme parce que tu l’aimes et que l’amour ne se commande pas : il domine et s’impose.
« « Mais, Ô mon fils ! Si en une femme unique tu trouves les quatre, alors tu devras, comme le seigneur à la grosse tête, le lion roi de la jungle, te limiter à une seule épouse. Sinon, apprête-toi à subir dix fois dix plus une indispositions, lesquelles feront de toi un homme qui pourra s’allonger sur sa couche mais point pour dormir la nuit ni siester le jour. » (p. 316)
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