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Citation de lanard


Un jour, passant devant la vitrine d'un marchand, je vois une "Cathédrale" signée Utrillo, un nom qui m'était inconnu.
"Eh! me dis-je, voilà un peintre à lancer."
J'entre et demande le prix:
- Cinquante mille francs.
Je sus ainsi ce que valait une œuvre de cet Utrillo dont les toiles, si peu d'années auparavant, ne se voyaient, comme on me l'apprit, qu'accrochées en plein air chez les brocanteurs du boulevard de Clichy.
J'ai raté, de même, un autre artiste, Modigliani. J'avais marchandé, un jour, une de ses toiles encore que je n'eusse pas été très enthousiaste de ces figures nanties de longs cous qui semblaient comme étirées.
"Trois cent francs, cela les vaut-il?" me disais-je.
Après la guerre, passant rue de la Boétie, j'aperçus de cet artiste un Nu qui rappelait la grâce un peu maniérée de certaines estampes japonaises. Quel voluptueux grain de peau! Je pensais: "Il n'y a pas plus de quatre ans, on cotait trois cent francs les plus grands Modigliani. Si on m'en demande trois mille de celle là, c'est tout le bout du monde!"
- Combien? m'informai-je.
- Trois cent cinquante mille. Mais il y a déjà un option. Et nous avons tout lieu de croire que le courtier qui l'a prise agit pour le compte de Mussolini!

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