REPRÉSENTATIONS DU SILENCE
J’ai imaginé la neige.
L’absolu silence
de la neige, pianissimo.
Silence véritable
pas à la limite du son
comme celui de la pluie,
qui est musique, éloquence
rythme.
.
Cette neige
dans l’agrandissement apparent
du rêve
était géométrie
une géométrie désordonnée
riche de transmissions
d’incertitudes et de sagesse.
.
Étendue sur la feuille du songe
la neige s’est assise,
et un flocon s’est posé
sur ma main.
Je l’ai entendu fondre,
disparaître.
.
Comme dans un rituel
votif je me suis
humecté derrière les oreilles.
.
Je me suis réjoui de la force
constructive du silence,
de l’architecture nécessaire du souffle
de la neige qui tombe
nécessairement.
/traduction de l’italien par Irène Dubœuf