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Citation de Pasoa


"Le plus drôle, c'était que Piet Kramer n'avait rien remarqué du scandale dont il était l'objet ni de la crise intérieure qui suffoquait la si gentille mademoiselle Mori. Les narines de cette dernière palpitaient : il n'était pas difficile d'en deviner la raison. Il s'agit de discerner si l’opprobre axillaire du Hollandais communiait sous les deux espèces.
Ce fut là que notre sympathique Batave, sans le savoir, compromit sa contribution à l'essor de la race eurasienne : avisant un dirigeable dans le ciel, il courut jusqu'à la baie vitrée. Ce déplacement, rapide développa dans l'air ambiant un feu d'artifice de particules olfactives, que le vent de la course dispersa à travers la pièce. Il n'y eut plus aucun doute : la transpiration de Piet Kramer puait.
Et personne, dans le bureau géant, n'eût pu l'ignorer. Quant à l'enthousiasme enfantin du garçon devant le dirigeable publicitaire qui survolait régulièrement la ville, personne ne sembla s'en attendrir.
Quand l'odorant étranger s'en alla, ma supérieure était exsangue. Son sort devait pourtant empirer. Le chef de la section, monsieur Saito, donna le premier coup de bec :
- Je n'aurais pas pu tenir une minute de plus !
Il avait ainsi autorisé à médire. Les autres en profitèrent aussitôt :
- Ces blancs se rendent-ils compte qu'ils sentent le cadavre ?
- Si seulement nous parvenions à leur faire comprendre qu'ils puent, nous aurions en Occident un marché fabuleux pour les déodorants enfin efficaces !"
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