Si Alexandra était là, elle trouverait, pas pour la première fois, que Zina et Marjolaine sont le miroir l'une de l,autre. Il y a certains détails qui accrochent : cette impression diffuse qu'elles ont eu à faire table rase, une fois, deux fois, trois ou quatre fois (qu'est-ce qu'on leur a déjà dit, à toutes les deux - ça prend neuf rechutes pour s'en sortir ?) et qu'elles y ont laissé de grands bouts de vie. Elles n'ont pas d'amis d'enfance, ne téléphonent jamais aux membres de leur famille, se limitent à des ambitions à très petite échelle, rien qui puisse ressembler à un avenir à long terme, et n'ont jamais, jamais d'argent. Toutes les deux s'obstinent à tout régler toutes seules, parce qu'il leur manque ce vernis de sécurité qu'ont Alexandra et Marie, le réseau qui se met en branle au moindre petit désastre occasionnel.