Maman m’aurait dit aussi de prendre une casquette avant de sortir, si pas de prendre un pull à col roulé pour le vent de la mer et un manteau au cas où il pleuvrait !
Maman qui avait toujours été tellement attentionnée envers Judith et moi, à tel point qu’on se retrouvait toujours à partir avec une valise au lieu d’un sac à dos pour partir seulement une journée !
Maman qui s’en faisait toujours beaucoup trop pour des gens qui ne se souciaient même pas d’elle.
Maman qui prenait son rôle de mère tellement à cœur depuis notre naissance. Judith et moi passions avant tout.
-Milena m'a parlé d'une dispute avec sa mère et quand j'essaye d'en savoir plus, elle se braque. Êtes-vous au courant de quelque chose ?
-Non, elle ne m'a jamais rien dit.
-S'est-il passé quelque chose d'anormal ces derniers temps ?
-Maintenant que vous le dîtes... Micheline et Milena n'étaient pas venus à la bibliothèque depuis 2 mois.
-Milena a été hospitalisée.
-Vraiment ? Je ne savais pas...
-D'après ce que la mère en a dit, Milena serait tombée du haut d'un arbre.
Étrange. Je voyais mal Milena grimper aux arbres. Ça ne lui ressemblait pas.
— Ça va les tourtereaux ? plaisanta Thomas.
— Non, Thomas ! J’étais justement en phase de tentative de rapprochement, t’as tout gâché ! répondit Jérémy pour rire. — « En phase de tentative de rapprochement » ? notai-je.
— Bah oui ! affirma-t-il.
— Genre, c’est une mission de draguer une fille ? « Hé Michel, je suis dans la phase une : attirer son regard, t’en es où toi ? ».
— Pense au karting ! cria Jérémy. Saute sans réfléchir !
Sa voix me sortit de mes pensées, et comme à chaque fois : mon corps exécuta ce que sa voix ordonna, tel un caniche écoutant la voix de son maître… J’inspirai profondément et sautai en criant. Durant ma descente, mes trois amis criaient de joie. Ils sautaient, les mains en l’air, tels des fans de foot enragés !
Mais je ne fais que partir. Ce n'est pas un suicide. Je reviendrai peut-être. Seul le temps nous le dira. Et peut-être que si vous étiez à ma place, vous agiriez pareil !
Il ne faut pas croire que je n'ai pas peur. J'ai vraiment les boules, en vérité. Oui ça me fait peur de les quitter. Ça me fait peur d'aller commencer une nouvelle vie ailleurs. Mais je sens que j'en ai besoin. Alors la peur, je la laisse de côté. Et mon petit cœur de guimauve aussi. Sinon... sinon je devrais faire demi-tour.
Je le connais par cœur ce mur. Mais je ne le sens pas, ce que je ressens est différent. Je crois que nous ne sommes pas amis aujourd'hui, toi et moi.
— Yep’. Écoute, mes parents ont décidé hier soir de partir ce weekend en amoureux. Tu pourrais dormir à la maison, proposa-t-elle.
— Ok, c’est quoi le piège ? compris-je.
— Quel piège ?
— Lucie, je te connais comme si je t’avais faite. T’as l’air d’une actrice francophone quand tu fais semblant de rien et ça, ça veut dire que tu joues très mal l’innocente.
Parce que je le sais. On a été en guerre lui et moi mais c'est fini, dis-je en regardant le rocher. On a fait la paix.