Quels qu’en fussent les véritables commanditaires et leurs mobiles réels, les attaques du 11 septembre 2001 ont fourni l'occasion idéale aux Etats-Unis et, accessoirement, à leurs alliés de mettre en œuvre leur stratégie de domination dans le monde musulman. Celui-ci, malgré son asthénie actuelle, est considéré comme un adversaire potentiel qu'il convient de diviser et d'affaiblir continuellement, tout en exploitant ses importantes ressources naturelles, notamment énergétiques.
Depuis les invasions de l’Afghanistan en 2001 et de l’Irak en 2003, un nouveau “Sykes-Picot” semble se mettre en place dans la région. Mais alors que les accords franco-britanniques de 1916 visaient à «faciliter la création d’un Etat ou d’une Confédération d’Etats arabes», le processus en cours a pour objectif de démanteler les Etats existants, notamment en y suscitant ou approfondissant les clivages ethno-religieux.
Cette nouvelle stratégie de “désintégration massive” permettrait aux Etats-Unis, leader actuel du monde occidental, de réaliser un triple objectif :
• garantir la préservation de leurs propres intérêts stratégiques dans la région ;
• renforcer la position de leur allié israélien et assurer par là même la prolongation de sa survie en tant qu’Etat juif ;
• réorienter l’essentiel de leurs efforts et de leurs moyens vers la région du monde la plus importante : l’Asie-Pacifique.