Cette maison était incontestablement le lieu le plus ridicule, le plus incroyable et le plus agaçant qu’elle ait vu de sa vie, et il était rempli des êtres les plus ridicules, les plus incroyables et les plus agaçants qu'elle ait rencontrés.
Et elle l'adorait.
Elle se força à respirer à fond. C'était le seul endroit capable de la calmer lorsqu'elle était hors d'elle. Cette pièce avait quelque chose d'apaisant. Elle ignora le petit nombre de gens qui s'y trouvaient. Tout ce qu'elle voyait - tout ce qu'elle ressentait -, c'étaient les livres, les mots qui lui soufflaient des histoires, la sagesse, la seule échappatoire et la seule liberté qu'elle ait connues de sa vie.
Nous avons la liberté des mondes. et des espaces oubliés entre les mondes. Des endroits dont vous n'avez pas idée. Oh, ils sont vraiment merveilleux.
La veille encore, cela l'aurait surprise ; mais depuis, elle s'était fait roter dessus par un sucrier, attaquer par une traînée de lumière hystérique et servir une soupe aux yeux par un troll brandissant un plumeau. En comparaison, un escalier qui pestait n'était vraiment pas grand-chose.
[...] parfois, la vie vous offre bel et bien des fraises. Parfois, sans s'en rendre compte, on est à un souffle de basculer dans la magie.
Et c'est exactement ce qui m'est arrivé.
Dans chaque livre se déployait tout un monde, un monde dans lequel elle pouvait s'évader.
Nous ne savons absolument pas comment briser cette malédiction. Nous sommes piégés dans cette Maison du chaos, sans aucune liberté, sans magie, et sans thé!